Pour un Secrétariat d’Etat aux Médecines parallèles...

28 juin 2007

Le Président Nicolas Sarkozy ayant confié à l’opinion publique qu’il ne sert à rien de « s’engager en politique si l’on est par avance persuadé que l’on ne peut rien contre les excès du libre-échange ou les excès de la finance globale, rien contre les atteintes aux Droits de l’Homme », M. Roger de Weck, Président de l’Institut Universitaire de Hautes Études internationales de Genève a aussitôt complété son propos en expliquant que « la France, avec des institutions archaïques, n’est pas assez démocratique ». Cela semble dire que, en fin de compte, le Chef de l’État français et l’éminent universitaire suisse ont l’un et l’autre une opinion très proche du mal français : l’archaïsme n’a que trop duré et doit désormais compter avec un engagement politique volontariste.
J’ignore si, malgré son tempérament de fonceur, Monsieur Sarkozy aura le temps et la force pour lancer tous les chantiers qu’il a en tête. J’ignore si pour le faire, il disposera de relais efficaces au gouvernement et dans une société civile qui lui a massivement accordé ses suffrages.
Je lui souhaite seulement de se pencher sans trop tarder sur la nécessité de rendre légale toute forme de médecine qui a fait et qui continue à faire ici et là les preuves de son efficacité.
Où qu’ils habitent sur Terre, les hommes quand ils sont malades sont soignés. Ils sont plus ou moins bien soignés. Force est de constater qu’il y a une forme de médecine, la médecine allopathe moderne, qui s’appuie sur la recherche. Les expériences sont répétées et aboutissent à des démonstrations qui rendent irréfutables les résultats obtenus et fiables les applications qui vont en découler. Cette médecine dispose de moyens colossaux qui ont fini par lui conférer la légitimité que l’on accorde à ceux qui peuvent multiplier expérimentations, contrôles et... promotion.
Est-ce pour autant qu’une autre forme de médecine, dans tels ou tels domaines de la santé de nos populations, ne serait pas, elle aussi, efficace ?

J’ai eu personnellement à expérimenter la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC). J’en ai retiré le sentiment qu’elle m’apportait un mieux être très sensible. Ceci ne signifie pas que j’ai rayé de mon carnet d’adresse celle de mon médecin allopathe. Dans la liberté que m’offre mon statut de citoyen privilégié et donc pouvant “consulter” autre chose que la médecine moderne, j’ai pu trouver me semble-t-il une solution satisfaisante à un problème qui me pesait. Sans que cela me coûte une fortune.
J’ai aujourd’hui une forte envie de faire confiance aux plantes que me conseillerait mon éthno-médecin pour résorber demain des calculs rénaux ou autres lithiases biliaires. J’ai une envie raisonnée de confier d’éventuels problèmes d’hypertension artérielle à un traitement fait de plantes et d’acupuncture.
J’ai une forte envie de dire que ces méthodes de médecines traditionnelles qui ont traversé les siècles avec un intact bonheur n’ont pas aujourd’hui automatiquement perdu de leur efficacité. Sinon, pourquoi l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) a-t-elle ressenti le besoin d’appeler «  ethno-médecines  » les connaissances particulières qui résultent de l’observation minutieuse de savoirs séculaires qui font autorité, mais avec humilité, en Afrique, Amazonie, Tibet, Colombie, Laos, Birmanie ou encore en Chine ?
Richard Bansard, éthomédecin, ancien externe de l’hôpital de médecine traditionnelle chinoise de Cheng Du, s’inscrit, je le crois, dans une démarche d’avenir quand il défend l’idée d’ « un Secrétariat d’État spécifique voué aux médecines parallèles » pour faire en France « l’inventaire de l’ensemble de ces pratiques, d’uniformiser les cursus d’enseignement , de légaliser et encadrer les pratiques, de valider les praticiens selon des règles non équivoques et face à des programme spécifiques et adaptés, de rompre avec les fantaisies diverses qui, ici et là, s’immiscent... Bref, en peu de mots, de concourir à élargir valablement l’arsenal thérapeutique en France et de rendre accessibles à tous ces soins diversifiés, pour une meilleure efficacité de nos soins ».
Parce que, comme par exemple pour nos sources d’énergies, l’humanité, dans sa sagesse et dans la richesse de ses différences, ne dispose pas d’une, mais de plusieurs médecines...

Raymond Lauret


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