Pour Yann et Julie aussi, ce fut un fort joli référendum

31 mai 2005

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Certes, pour la classe politique, les résultats enregistrés en Métropole et dans notre île au soir de ce 29 mai méritent toutes les analyses. Et il y en a eues. Je me contenterai, pour ma part, de celle que Paul Vergès nous a invité à partager, à savoir que, loin d’être isolée, la France vient de réveiller les peuples de l’Union et de prendre la tête de tous ceux qui ne veulent pas d’une Europe qui les sacrifierait sur l’autel de l’ultra-libéralisme avec sa fameuse "concurrence libre et non faussée". Une grande bataille s’ouvre aujourd’hui, capable et digne de fédérer bien des progressistes. Menons la ensemble...
En ce sens et ne serait-ce que sur ce seul point, ce week-end aura été un moment important de notre réflexion politique à chacun. J’en resterai là pour ce qui est des miennes, non sans vous causer de deux petites choses insignifiantes qui ont eu lieu ce dimanche, de ces petites choses qui font la vie.
Tout d’abord, il y a Yann, 10 ans depuis le 1er avril dernier, élève du CM1 d’une école du Port et Julie, 6 ans en août prochain et bientôt au C.P.. Tous deux garderont de ce scrutin du 29 mai un inoubliable souvenir. Figurez-vous que le jeune garçon, sérieux comme un académicien, a présidé le 18ème bureau de vote sis l’École Raoul Fruteau, au Port, de 18h à 20h. Pendant deux heures, c’est lui qui a reçu une vingtaine d’électeurs et d’électrices, les derniers de la journée. Il a vérifié qu’ils étaient bien inscrits, que leurs cartes électorales et leurs pièces d’identité ne souffraient d’aucune erreur. Il les a autorisés à prendre une enveloppe et les deux bulletins, à passer par l’isoloir avant qu’ils ne soient “reconnus” par lui, en accord avec “le collègue” qui tenait la liste d’émargement, et qu’il ne proclame "a voté". À la suite de quoi, ils pouvaient signer la dite liste et, payés d’un large sourire, récupérer leurs documents dûment estampillés et s’entendre souhaiter une "très bonne soirée".
Puis, rejoint et aidé par sa petite sœur, il a procédé au dépouillement des 183 enveloppes, et cela aussi bien et aussi rapidement que “des grands” ne l’auraient fait.
Sur le coup de 20h35, Yann et Julie, les petits-enfants de Marie et d’Albert Mourvaye, pouvaient légitimement être fiers des applaudissements des membres du bureau de vote sous le regard desquels ils n’avaient absolument pas failli à la confiance qui leur avait été faite.
La seconde petite chose tout aussi insignifiante de la journée, ce fut la victoire des gars de la Jeanne à deux pas de mon bureau de vote de l’école Raoul Fruteau. De cela, on en causera demain.

R. Lauret


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