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par le Dr Raymond Vergès

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Pourtant, René-Paul Victoria, Jean-Louis Lagourgue et Maurice Gironcel l’ont bien montré avec la CINOR

lundi 31 mars 2008

Reconnaissons-le : si l’on excepte Roland Ramakistin le nouveau Maire et Conseiller Général de Trois Bassins et les élus de la liste conduite par Jean-Yves Langenier au Port, si l’on excepte également Laurent Sparton qui, dans une toute récente tribune libre, s’est clairement exprimé sur le sujet, si l’on excepte enfin Bertho Audifax qui n’a jamais fait mystère qu’il était sur notre position, notre invitation à débattre publiquement sur la nécessité de moraliser le système indemnitaire que la République Française consent à ses élus n’a pas eu beaucoup d’échos.

Bien sûr, il est fort possible - j’en ai même la certitude - que, entre les lignes des articles que quatre journalistes d’ici (Pascale David, Georges Lazare, Francky Lauret, Pierre Yves Versini) ont consacré au sujet, il y avait leur adhésion citoyenne respective. Sinon, pas le moindre courrier de lecteurs, pas le moindre soutien de candidats ou de responsables politiques, à l’exception bien sûr de quelques uns de mes camarades, au premier rang desquels Elie et Paul.

Je me dois de préciser que, pourtant, depuis certains milieux associatifs (ceux de l’économie par la solidarité et ceux du sport), de Monseigneur Gilbert Aubry également, me sont remontés des encouragements à poursuivre la sensibilisation de l’opinion. « Cette bataille est nécessaire car profondément morale », m’a-t-on en substance lancé.

Et c’est vrai que les situations ne manquent pas qui “crèvent” les yeux de ceux qui veulent bien regarder. Un cas ?

René-Paul Victoria, Jean-Louis Lagourgue et Maurice Gironcel l’ont bien montré quand ils ont institué une présidence “tournante” pour la CINOR.

Il est évident que si en temps passé, en compétences mobilisées, en contacts à avoir, en conflits à gérer, en durée dans le temps aussi pour une certaine continuité des actions, un tel “poste” exigeait une somme de travail qui équivaut à la rémunération prévue par la loi (près de 5.500 euros mensuels d’indemnité brute), il n’aurait pas été traité comme s’il s’agissait d’une fonction davantage protocolaire, avec seulement pour son titulaire le risque d’être tenu pour responsable en cas de “dérive”. Or, la CINOR - comme la CIREST, le TCO, la CIVIS ou le CCSud - est administrée, autour d’un D.G.S. de haute compétence, par des équipes d’hommes et de femmes éprouvés à ces subtiles fonctions. La CINOR autant que les autres EPCI, n’ont pas vocation à “dériver”. Les dérives, si et quand il y en a, relèvent du délit et concernent le pénal. Elles ne relèvent ni ne concernent la fonction de l’élu qui se doit d’être irréprochable sur le plan de la morale et de l’éthique.

Je l’ai vécu au TCO : le Président... notre Président... consacrait l’essentiel de son temps à sa mairie. Est-ce surprenant ? La fonction communautaire est un prolongement (plein de noblesse, soulignons-le) de l’élection à une municipalité. Peut-on en faire une fonction pleine et entière ? Ce n’est pas le cas actuellement. Et, répétons-le, René-Paul Victoria, Jean-Louis Lagourgue et Maurice Gironcel l’ont bien montré, en se passant à tour de rôle un siège qui venait en plus de leurs fonctions premières de Maire, de Conseiller Général ou de Député.

Questions donc : pourquoi les textes légalisent-ils l’accumulation par un seul homme de rémunérations qui ne correspondent pas à du travail réel ? Pourquoi donc la République Française s’obstine-t-elle à vouloir ternir la noblesse de la fonction politique en qualifiant “d’indemnités” ce qui sont en réalité de véritables salaires ? Pourquoi, dans le même temps, nous en sommes à souhaiter que le citoyen devrait encore plus s’engager dans l’action bénévole, humanitaire, citoyenne, participative, alors qu’elle... la République... lui suggère de s’enrôler derrière un mandat politique... qui, lui, sera rémunéré ?

Raymond Lauret


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