Qu’ils en soient salués...

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Cédric Boullard, dans le “Quotidien” d’hier, n’est pas avare de mots pour dire "l’incroyable générosité" dont la population de La Réunion fait preuve pour exprimer sa solidarité vis-à-vis des pays et des populations sinistrés d’Asie.
À quoi tient ce geste partagé de manière quasi unanime ? Assurément au fait que, aujourd’hui plus que jamais, les Réunionnais savent qu’il y a du danger tout autour de leur île. Ils ne savent pas quand le drame aura lieu. Mais ils savent que, en toute probabilité, notre petit pays n’est pas à l’abri de raz-de-marée, de cyclones infiniment plus violents que ceux qu’ils ont connus, de terre qui pourrait trembler. Quand cela se passera, il fera bon de pouvoir compter sur la solidarité d’autres peuples.
Un autre aspect de cet élan est noté un peu partout : les pauvres de notre île n’en sont pas absents, bien au contraire.
Nous l’avons noté mercredi soir, lorsqu’autour de Madame le Percepteur de la Trésorerie du Port, toute une équipe de bénévoles ouvraient les enveloppes recueillies au marché forain de la cité maritime dans les urnes disposées à cet effet.
Tout d’abord, il faut signaler que 850 personnes ont déposé leur contribution. Il faut ensuite constater que beaucoup des enveloppes contenaient un petit billet de 5 gros euros, ce qui montre à l’évidence que les gens de condition modeste ont fait un effort sensible, effet confirmé par le nombre important, lui aussi, de billets de 10 euros.
Oui, les Réunionnais qui sont pauvres ont joué le jeu d’une solidarité sans calcul, spontanée, généreuse.
Je ne dispose pas d’éléments de comparaison et je me satisfais volontiers de l’appréciation de M. Bègue, de la Croix-Rouge, qui nous disait hier que les quelque 13.372 euros recueillis au Port sur une seule journée étaient un très bon résultat, alors même que cette opération avait été décidée la veille et qu’il n’y avait donc pas eu de préparation particulière.
La Réunion en tête des départements de France pour exprimer la solidarité ? S’il est vrai, selon le dicton, que "ce sont ceux qui ont le moins qui donnent souvent le plus", nos compatriotes n’auront donc pas failli à une belle légende. Qu’ils en soient salués.

R. Lauret