Qu’on le laisse dire “non”...

24 mars 2005

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Il est assez affligeant de voir certains responsables nationaux d’un grand parti politique français laisser entendre qu’il faudrait sanctionner ceux de leur famille qui militent pour le “non” au référendum du 29 Mai prochain.
Laurent Fabius ou Henri Emmanuelli ne sont pas, que je sache, d’affreux irresponsables qui disent “non” pour le plaisir ou encore parce qu’ils auraient François Hollande ou Jack Lang en travers du chemin de leurs carrières nationales.
Dire “non” aujourd’hui, c’est avoir à bâtir demain une Europe différente que celle que la tendance lourde de l’ultra-libéralisme européen a voulu quelque peu en missouk, nous imposer.
Dans un monde où l’impérialisme économique du grand capital impose déjà sa volonté en matière de délocalisation, de réductions de la main d’œuvre, de concentrations des appareils de distribution et de commercialisation, toutes mesures dont le monde du travail mesure aujourd’hui déjà les effets dévastateurs, bâtir l’Europe sociale sera un chantier qui va demander un engagement total, un énorme travail d’explication, de contrôle, d’imagination, de concertation tous azimuts.
Bâtir l’Europe sociale, cela va demander aux forces politiques, syndicales, associatives et aux tenants de la société civile, de se concerter, de faire reculer les limites de leurs propres maisons de leurs visions sectorielles et de leurs idéologies respectives pour mettre en commun leur sens de la responsabilité et de la solidarité et, dans l’esprit d’une alliance de toutes les bonnes volontés et du rassemblement loyal, œuvrer pour un nouvel ordre social dans le monde.
Laurent Fabius, Henri Emmanuelli et les autres dirigeants socialistes qui ont fait ce choix méritent-ils que leurs camarades doutent de la conscience qu’ils peuvent avoir de ce qui les attend demain au point qu’on a pu laisser dire qu’ils méritent la sanction ?
Ce qu’il y a dans tout cela d’amusant (si l’on peut dire !), c’est que le parti en question est animé par des tendances ou courants, lesquels courants ont des points de vue plus que nuancés. Ainsi en est-il sur l’Europe...
Qu’on les laisse donc travailler...

R. Lauret


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