Qu’ont-ils fait de notre C.R.O.M.S. ?

5 janvier 2009

Le résultat, au coup de sifflet final de l’arbitre, n’a été une surprise pour personne : les footballeurs professionnels de la ville de Tours devaient, ce samedi 3 Janvier, à domicile, en toute logique et à domicile, l’emporter largement devant les petits poucets réunionnais de la Jeanne d’Arc. Certes, il y eut dans le passé de la Coupe de France d’inattendus exploits dont le plus célèbre restera l’élimination du prestigieux Stade de Reims de la grande époque par les tous modestes petits Algériens d’El Biard. Par 3 buts à 1, s’il vous plait !
Mais qui contestera que cette défaite des Portois contre bien plus forts qu’eux ne valait qu’au tableau d’affichage ? Car, sur le plan de l’expérience engrangée, l’aventure des « mauves » aura été fabuleuse. Et je ne doute pas qu’il se trouvera quelqu’un qui va avoir envie d’immortaliser les instants magiques qui resteront à jamais gravés dans la mémoire de nos jeunes compatriotes et de leurs dirigeants.
Pour avoir été sollicité par Sergio Erapa et ses dirigeants quand il fallut faire face à la cascade de problèmes qui surgissaient et tombaient sur le dos d’une bande de dirigeants qui, loin s’en faut, n’avaient jamais imaginé ce que pouvaient bien signifier deux qualifications successives face à des clubs métropolitains, je puis dire que l’expérience, à coup sûr, a mûri nos bonhommes de dirigeants.
Nos dirigeants ! Nous ne soulignerons jamais trop tout ce que nous leur devons. Et, samedi dernier, à la Piscine de Plateau Caillou, lorsque me revint l’honneur de remettre aux nageurs du premier « Trophée des Régions de France » les trois sculptures réalisées pour la circonstance par notre compatriote Eric Pongérard, je ne pouvais que leur tirer un sacré coup de chapeau, à eux et à elles sans qui jamais nous n’aurions vu dans notre petit bout de territoire du bout du monde un plateau d’aussi haut niveau mondial en natation. Et que les Bernard, Manaudou, Duboscq, Bousquet, Steimetz et trente autres de leurs camarades de tous grades de la XXème édition du Meeting de l’Océan Indien se lèvent alors pour applaudir Jean-Claude Caussanel, Jean Chapply et tous ces autres bénévoles qui n’ont pas compté leur temps, ni le temps volé à leurs familles pour les réunir, voilà qui était tout aussi fort que tel ou tel record enregistré les jours auparavant.
Me revient à ce moment l’époque où existait le C.R.O.M.S. (Comité Régional des Offices Municipaux du Sport) de La Réunion. Avec ceux de l’époque, qu’ils s’appelaient Raymond Nando ou Jurien Paris, Alain Lasnier ou Jean-Pierre Ah-King, Mario Tsimarivo ou Luc Lasseaux, Roger Sparton ou Patrick Govindin, Ibrahim Dindar ou Albert Mourvaye, Jean-Max Hoarau, Roland Chane See Chu ou Michel Albin et tant d’autres que j’oublie, nous avions créé un challenge qui nous voyait honorer chaque année et par commune un de ces hommes ou une de ces femmes de l’ombre qui, dans toute la noblesse du bénévolat le plus pur, se donnaient sans compter pour que vive et grandisse le Sport Réunionnais. Ainsi, une fois au Conseil Général et la fois d’après au Conseil Régional, au mois de Décembre de chaque année, 24 trophées (c’était un magnifique paille-en-queue en écaille de tortue, œuvre du talentueux artiste saint-leusien Nicol Payet) étaient remis devant une foule émue et conquise à 24 dirigeants de chacune de nos 24 Communes. Cela ne manquait pas de “gueule”, vous vous en doutez bien, et nous valait la présence des autorités locales.
Ose-je la comparaison ? C’était notre Légion d’Honneur à nous, sur proposition des dirigeants de tous nos O.M.S.
Vous comprendrez donc ma question qui déborde, je vous le concède, de regrets, voire d’amertume : qu’ont-ils fait de ce C.R.O.M.S. qu’avec des militants du Sport de tous les bords politiques, nous avions créé avec le seul souci de toujours innover, de toujours imaginer, de toujours avancer ? Oui, qu’ont-ils fait de ce C.R.O.M.S qui appartenait à La Réunion entière ? Oui, qu’ont-ils fait de cet outil qui vivait et dont ils avaient pour principale mission de le garder en bon état ? Oui, qu’en ont-ils fait ?

R. Lauret


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