Quand, dans l’isoloir, l’instant sera venu de couler votre bulletin

9 novembre 2006

Je n’arrive pas à m’y faire !
Qu’il y ait compèt’ entre eux, soit ! Que chacun pense être mieux que ses autres camarades du même parti pour rassembler plus large au deuxième tour, soit aussi ! Que l’opinion qui écoute ait fait tel ou tel choix sur lequel elle pourra toujours revenir, soit encore !

Mais que Arnaud Montebourg balance (“l’Express” du 26 octobre) qu’il « trouve curieux que l’accumulation d’autant d’échecs et d’erreurs politiques puisse servir de référence » (il fait ici allusion à Laurent Fabius et à Dominique Strauss Khan qui, dit-il, « sont les deux ministres des Finances sous lesquels les privatisations se sont succédé à un rythme inégalé dans toute l’histoire de la gauche, sans aucun débat, ni avec le parti ni avec le pays »), voilà qui pousse à se poser une simple question : et si c’est pas Ségolène qui recueille l’investiture PS, il fait quoi Arnaud ? Mieux, il fait pour qui ? Et moi, je devrais penser quoi ?

Que François Loncle, qui fut ministre sous François Mitterrand, insiste pour dire que, dans la course à cette investiture, « il y a deux présidentiables et une présidente de Poitou-Charentes » (“Le Nouvel Observateur” du 26 octobre), et qui s’interroge « de savoir si les militants vont s’en apercevoir », bigre ! Et si c’est Ségolène qui sort, on pourra les recoller, les morceaux du vase piétiné ?

L’autre semaine, dans “Libération”, c’était Michel Delebarre qui confessait qu’il votera Ségolène Royal mais qu’il « craint la catastrophe si elle est élue » !

Et à droite, est-ce bien mieux ?
A quoi - à qui ? - pense Roselyne Bachelot quand elle se dit convaincue que « Sarkozy maintient l’illusion, mais c’est foutu et pis encore si Chirac est prêt à retourner » (“Marianne” du 28 octobre) ? A sa copine Michelle Alliot Marie, au cas où il s’avèrerait qu’elle voit juste au sujet du patron de l’UMP dont elle est un des cadres du premier cercle ?

Dominique de Villepin, pour sa part, entend élever le débat, un débat qui, dit-il, « tel qu’il est posé aujourd’hui est d’avantage pour savoir qui va aller à Matignon alors qu’il s’agit de l’Élysée » ! Et notre Premier ministre d’enfoncer le clou : « Il n’y a pas un candidat à la présidentielle qui a proposé une alternative qui permettra de débloquer le chômage des jeunes ».

Inutile de vous préciser que mon exaspération a été à son comble quand j’ai lu que, au PCF, Maxime Gremetz se portait, devant son parti, candidat contre Marie-George Buffet, au principal motif que cette dernière refuse d’être une communiste dure et pure !

Le 22 avril prochain, dans les bureaux de vote, il y aura des tas de bulletins à en veux-tu, en voila ! Il paraît que c’est ça, la démocratie : la possibilité la plus large de choisir ! Et quand, dans l’isoloir, l’instant sera venu de couler votre bulletin, vous aurez encore le loisir de méditer W. Churchill qui disait que « la démocratie, c’est la pire des solutions... à l’exception de toutes les autres »...

... R’eusement, nana un deuxième tour ! Et là, histoire de savoir pour qui vous pourrez voter, grande question ! À moins que, passant outre tels ou tels candidats, c’est sur votre programme que vous vous pencherez.

Raymond Lauret


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