Quand l’abstention positive... s’invente

24 août 2006

Nous étions hier quelques-uns à plaindre bien sincèrement deux de nos camarades socialistes dont nous avons vu qu’ils étaient torturés entre, d’une part ce qui était leur élan de cœur et de raison et qu’ils ont dit dans leurs interventions et, par ailleurs, la consigne qu’un des leurs, dans un courrier de lecteur paru le jour même dans le “Quotidien”, avait donnée : "l’abstention, a minima"...

C’était au Conseil Régional, sur la question relative au tram-train et au “Partenariat Public Privé”. Paul Fotsé-Njomgang et Michel Tamaya n’étaient manifestement pas à l’aise. Manifestement, ils étaient en désaccord total avec le reste de leur groupe. Ils l’ont dit dans les débats. De manière claire et explicite. En insistant, insistant...

Mais, parce qu’ils ont été élus sur une liste dont la tête et le Parti ont à gérer d’autres types de priorités, ils ont choisi d’inventer "l’abstention positive", celle qui permet de crier haut et fort qu’on est d’accord, mais il ne faut pas que cela se sache : on est pas contre mais...

Assurément, ils se retrouvaient dans la position de ceux qui doivent attendre de voir ce qui va se passer à la prochaine présidentielle ! Imaginez que Ségolène Royal gagne l’an prochain face à Sarkozy (ou à un autre !). Que deviendront alors ceux et celles qui se seraient aujourd’hui démarqués de la ligne de celles et de ceux qui soutiennent la très certaine probable candidate de leur parti ?

Toute la différence entre cette attitude et ce qu’a, une fois encore, martelé le Président Paul Vergès, est là : nos priorités réunionnaises sont-elles à définir et doivent-elles être défendues à partir des problèmes qui ont cours à Paris ou dans un parti politique, fut-il un “grand” parti national ?

Oui, hier, je ressentais de la peine pour deux de nos camarades socialistes. À droite, au moins, ils étaient divisés sur leurs convictions. Dans le débat, ils se sont partagés en deux camps. Certains ont voté contre, d’autres pour. C’était clair. Personne ne s’est abstenu. Chez nos “amis” socialistes, les discours disaient les clivages. Les discours oui, mais pas les votes...

Raymond Lauret


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