Quand le choc est grandiose...

24 décembre 2005

"La convergence de toutes les intelligences". L’expression m’a paru belle et je le disais à Jean-Pierre Giust qui, au détour de notre échange, l’avait sortie, comme ça, naturellement. J’imagine bien volontiers que, pour celui qui, avec son collaborateur Jean-Marc Marimoutou, a suivi de A à Z ce “chantier” au sens le plus complet du terme, il y a de quoi être fier que le bon choix ait été fait avec le petit bijou sorti des bureaux et de l’imagination de l’architecte Alain Bocquée.
C’était avant-hier jeudi. Nous étions à Plateau-Caillou où Alain Bénard et Gilbert Mardénalom avaient convié un gros parterre d’invités à l’inauguration du complexe nautique du coin. Et là...
Le choc est grandiose. Autour d’un bassin principal qui vous propulse vers les performances qui n’y vont pas manquer de s’accumuler, tout est courbes élégantes, finesse joliment ciselée dans le béton et l’acier, audace réussie d’un écrin où l’on se plaît à imaginer mille silhouettes détendues et riantes, emplissant de leurs joies un bout de quartier hier encore bien silencieux et désert. C’est le premier acte de l’intelligence de la convergence que nous soufflait Jean-Pierre.
Pas difficile, après cela, de comprendre que la Route des Tamarins qui se profile à quelques clins d’œil de là va pousser Plateau-Caillou dans le siècle qui s’ouvre et en faire le point structurant du Saint-Paul de demain. La Maison des Civilisations et de l’unité réunionnaise aussi, qu’on peut imaginer, à quelques pas de là, élément fort elle aussi de la ville qui s’accroche aux premières pentes du territoire pour s’y loger comme c’était écrit. C’est bien là le second acte de la parabole lancée par notre ami Giust.
Et puis, et enfin, comment ne pas comprendre que ce complexe, précédant de peu celui de la Saline, fait désormais obligation au Territoire de la Côte Ouest d’honorer une vocation qui prend forme de la plus belle des manières : la vocation d’une politique sportive intercommunale. Le complexe nautique de Plateau-Caillou et, dans quelques temps, celui de Vue Belle, trouveront leur pleine justification s’ils deviennent les éléments clé d’une pratique de la natation qui déborde les seules dimensions de leurs quartiers respectifs pour être au service des populations du territoire et être âme dans la compétence sportive communautaire.
L’équipement n’a de sens que si ce qui s’y fait est noble. Voyez-vous le grand gymnase du Port sans son club de gymnastique ?
En disant - j’avais applaudi - que la France peut et doit se construire par l’en-bas de nos terroirs et non plus par l’en-haut des ministères parisiens, Alain Bénard rejoint tout à fait ceux qui prônent que nous n’avons pas à attendre que les autres nous expliquent, nous montrent et nous imposent finalement la vision de leurs vies, à moins que ce ne soit leurs visions de la vie.
Loin des petites dérisions du quotidien, nous arrivons, quand nous le voulons, à des convergences d’intelligences qui sont les seules qui valent la peine que l’on s’y attèle...

R. Lauret


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