Quand “Monsieur moi-je” sautait comme un cabri...

19 mars 2007

J’ai des amis qui se classent “à gauche” et autant qui se disent “de droite”. Je leur dis aux uns et aux autres que ça m’fait ni chaud ni froid vu que, s’ils sont mes amis, c’est que je leur trouve de ces qualités qui m’autorisent à les classer parmi les réunionnais qui valent la peine d’être connus, fréquentés et associés à un même destin au service de notre île à tous.

Un de ces amis “de droite” m’a appelé vendredi, depuis Saint-André où il habite. Nous sommes revenus sur le cas de “Monsieur moi-je”, cet homme politique dont Yves Montrouge, dans le “JIR” de jeudi, a choisi de publier, sans commentaires tellement ils s’en passent, les propos tenus la veille lors d’une conférence de presse.

“Monsieur moi-je”, avec l’assurance et la hargne qu’on lui connaît, avait lancé qu’« il n’y aura pas de tram-train à La Réunion », le tram-train étant qualifié au passage de « projet bidon » ; il avait rajouté, concernant les contrats signés par des membres éminents de l’actuel Gouvernement (qu’il soutient) : « Nous saisirons la Commission européenne et le Procureur de la République »... « Je vais rentrer dans les côtes de la Région et de l’Etat »... « L’accord signé entre la Région et le Gouvernement est un accord bidon... »

Depuis peu, “Monsieur moi-je” appelle à voter Sarkozy. « Quel crédit pouvons-nous aujourd’hui encore lui donner, nous hommes de droite, quand on l’entend gesticuler ainsi ? », se demande mon interlocuteur qui était à l’ADPE quand le candidat UMP était venu y tenir meeting et qui, ce soir-là, a vu “Monsieur moi-je” sauter à la fin de la réunion comme un cabri pour se retrouver sur l’estrade et féliciter le Ministre. L’accord que ce dernier avait quelques heures auparavant signé à la Région n’était donc pas encore “bidon” à ce moment là ? Et René-Paul Victoria, et Jean-Luc Poudroux, et Bertho Audifax, dont “Monsieur moi-je” a dit qu’ils résument avec quelques uns de leurs employés communaux l’UMP de La Réunion, pourquoi donc ce jour-là leur serrait-il chaleureusement la main ? En deux semaines, les amis d’hier auraient-ils attrapé toutes les gales du monde au point qu’il les traite de la sorte ? « Je voterai sans doute Sarko le 22 avril prochain, me disait mon ami. Il s’agit d’une élection nationale. Quand viendra l’heure des scrutins locaux, je saurais me souvenir de cette girouette qui ne se contente pas de tourner sa veste au gré du vent et qui postillonne également sur les autres... »

J’ai écouté avec un évident intérêt mon ami saint-andréen, satisfait de ne l’avoir jamais assimilé à certains de ceux - “Monsieur moi-je”, par exemple - avec lesquels il a pu dans le passé faire un bout de chemin...

Raymond Lauret


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