Quand Philippe Legros, allias Mathieu…

4 mai 2009

Difficile pour moi, à quelques jours du rendez-vous de ce week-end, de ne pas consacrer mes propos d’homme libre aux fonctions de Trésorier du P.C.R. que j’ai remplies de longues années durant et qui provoquent de sourdes démangeaisons chez l’historien du J.I.R., lequel, dans son édition d’hier, s’offre pas moins de 5 pages,« à six jours du congrès du parti » sur ce qu’il qualifie (rien que ça !) de « retour sur 5O ans de virages politiques et d’intrigues » avec (nous n’y échappons pas !) nos « petits et grands secrets ».
Disons le tout de suite : si l’auteur du dossier (un tout proche de JP Virapoullé) avait disposé de sérieuses munitions pour révéler que les finances du P.C.R. pouvaient avoir été d’origine douteuse, nul doute qu’il n’aurait pas manqué l’occasion de sortir sa grosse artillerie. Tout au plus, ai-je envie de me rappeler qu’il fut un temps où le maître à imaginer de ce monsieur affirmait qu’il savait dur comme fer que je me rendais « très souvent à Budapest » pour y vérifier notamment que le trésor du Parti s’alimentait joyeusement et que ce même « maître à imaginer » (l’inimaginable) avait demandé à M. Jean Jacques Planchon, alors Substitut du Procureur, d’enquêter sur ma capacité à détourner du fric ici ou là. Il se trouve que je n’ai jamais mis les pieds en Hongrie et qu’avec le policier de Malartic en charge de la fameuse enquête, moi avec indignation, lui quelque peu résigné car semble-t-il pas surpris, nous nous sommes finalement souri devant tant de gratuites malveillances.
Disons le encore : ce n’est finalement pas si désagréable que ça de voir que, grâce à un journal à grand tirage et qui est loin de faire partie de ma chapelle comme on dit, l’on n’oublie pas que j’ai moi aussi été un militant de ce Parti qui compte dans l’histoire de mon pays. Lisons plutôt : « Grand argentier du P.C.R. »… « l’un des plus dévoués des apparatchiks du Parti Communiste Réunionnais »… «  l’un des plus fidèles parmi les fidèles de Paul Vergès ». Philippe Legros (allias Mathieu quand il écrivait dans le Quotidien) se voit limité à redire (c’est qu’il l’a souvent dit et répété à l’époque) que cette « charge m’a conduit dans les montages financiers du Sivomr, Voyages Loisirs Réunionnais, Riss Voyages, Ardecco, Réunion Maritime, Christina Finances ». Car il se souvient parfaitement que, du temps où il jouait les journalistes d’investigation, il ne ramena pas grand chose de ses parties de pêche pour son canard et surtout pour le compte inavouable de celui qui s’y connaissait déjà en droit de capture de légine.
Et quand, en légende d’une photo que je me verrai bien offrir en grand format par celui qui l’a prise et qui me rappelle que je collais moi aussi des affiches en période électorale, l’auteur ( ?) du dossier écrit que j’ai été « il y a quelques années soulagé officiellement de cette tâche…pour me consacrer à d’autres tâches à la Région dont celles de président de la commission économique et de la commission des appels d’offres notamment », je me borne à lui dire, à lui et à toute autre personne par nous deux connue, qu’il peut toujours fouiller : il pourra peut-être (ça tient à mon tempérament de créole) me sentir blessé, jamais il ne me sentira accablé car concerné par telle ou telle allusion qui tient de la méconnaissance ou de l’intention de nuire. Quarante années de fidélité militante, ça vous durci la peau, ça vous trempe le caractère et ça vous blinde contre la mauvaise foi et l’outrance. Qu’il en parle à Jean-Claude…
Et puis, comment pourrai-je oublier ce que ces quarante années de fidélité militante m’ont apporté d’occasions de faire avancer certains dossiers de mon pays ou tout simplement de participer à des moments de tranquilles choix, avec d’étonnantes complicités.
Ce dont on pourrait parler demain.

R. Lauret


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