Quand Yves Éthève trouve que la “F.F.F. nous agace...”

21 février 2006

La Fédération Française de Football (F.F.F.) a, on le sait, (beaucoup) tardé pour rendre publique sa décision concernant l’A.S. Chaudron, coupable de n’avoir pas satisfait à ses obligations réglementaires et qui encourait la rétrogradation demandée en première instance par la Commission Départementale de Contrôle de Gestion (C.D.C.G.). Ce retard à communiquer une décision pourtant arrêtée depuis plusieurs jours a eu pour effet d’agacer sérieusement le président de la L.R.F. Yves Éthève, lequel, dans une déclaration reprise par Mickaël Payet dans le “JIR” de samedi, se montre on ne peut plus sévère contre les instances nationales. "La Fédération nous agace", lance Yves Éthève qui enfonce le clou en invitant la F.F.F. "à prendre exemple sur nos amis du rugby...", fédération dans laquelle, dit-il, quand une décision est prise, "... personne ne bronche, tout le monde l’accepte"...
Yves Éthève va même jusqu’à considérer - c’était avant que ne soit publiquement connue la décision de la Commission Nationale de Contrôle de Gestion (C.N.C.G.) - qu’au cas où cette dernière devait désavouer notre Commission départementale, il se sentirait solidaire de ceux qui, bénévolement, œuvrent à l’assainissement du football réunionnais. Ces experts - comptables ou autres personnes qualifiées - pourraient alors avoir envie de démissionner. "Si mes amis (de la C.D.C.G.) partent, affirme Yves Éthève, c’est sûr que je me poserai des questions. J’ai beaucoup d’autres occupations professionnelles et je peux cesser maintenant. Je n’ai aucun compte à rendre".
Cette expression en forme d’état d’âme du président de la L.R.F. laisse clairement entendre que la C.D.C.G. mène une lutte sans merci face aux clubs qui vivent au-dessus de leurs moyens et qui contribuent à fragiliser tout l’édifice du Football réunionnais. Et c’est ici qu’il nous faut lire entre les lignes. La C.D.C.G. n’ayant pas le droit d’outre passer les limites de son champ de compétences, elle ne peut que constater finalement que lesdits clubs ont les moyens de leurs dépenses. Même si celles-ci sont extravagantes puisque, si elles disposent de rentrées comparables, les comptes étant alors équilibrés, le quitus, comme on dit, peut être donné.
Cela ne voudrait donc pas dire, pour paraphraser André Thien Ah Koon, qu’il n’est donc désormais plus possible à des dirigeants de continuer à croire "qu’ils sont les fils de rois du pétrole", "le roi" étant M. le maire et "le pétrole" le budget communal !
Et Yves Éthève ne pense pas différemment de nous quand il lâche, après avoir évoqué la disparition possible de notre C.D.C.G. : "... Dès lors, les clubs ne se gêneraient pas pour vivre au-dessus de leurs moyens... Je sais bien que des vedettes vieillissantes, payées pour quinze matches et qui n’en joueraient qu’une dizaine, apporteraient du spectacle. Mais ce serait l’arbre qui cache la forêt..."
Chargée du Contrôle de Gestion, la C.D.C.G. n’a pas à donner, par exemple, d’avis sur les “salaires” que l’on consent à certaines des vedettes du football péï, avec tout ce que cela va immanquablement entraîner comme dérives et comme fragilisation du sport réunionnais tout entier. Quand une discipline distribue des salaires qui proviennent pour une part essentielle de l’argent public ou des contributions des sponsors, la société sportive toute entière est en droit de demander pourquoi une telle ségrégation...
C’est la bonne question. C’est là une question que l’on se pose de plus en plus ici et là, jusqu’aux oreilles de nos élus municipaux...

R. Lauret


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