Quelle est La France qui vit au-dessus de ses moyens ?

2 juillet 2005

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Croyez-le : je mesure et apprécie pleinement le privilège qui m’est donné de tenir tous les jours ici même ces “Libres propos”. J’y dis mes choses, à ma manière, avec mes mots et dans mon style. "C’est, ai-je dit à un camarade, une manière comme une autre de militer, dans un pays et autour d’un Parti qui ne se contentent pas de seulement théoriser sur les notions d’Alliance et de Rassemblement, et qui, un jour, ont osé le courage de les vivre". J’essaie, aux côtés d’autres, d’apporter une contribution que je sais modeste pour que toujours vive la pensée de celui qui fonda en 1944 ce journal et dont j’aime volontiers rappeler qu’il nous a appris que "le roc de notre patrimoine est taillé dans cette multitude de vertus obscures qui n’ont pas besoin pour s’épanouir de l’appât de récompenses et qui constituent le plus solide garant de notre redressement".
La semaine qui se termine a été marquée, là-haut à la Montagne, par la tuerie qui a créé une légitime émotion, Chemin Dépêche. Un homme, sans mobile apparent, tue quatre personnes et, avant de tenter de se donner la mort, tente de camoufler son acte de folie en accident : il met le feu à une des deux cases.
Ce drame aurait pu se dérouler dans n’importe quel coin de notre île ou du monde. Il s’en passe de semblables tous les jours, d’encore bien pires parfois. Les pauvres sont souvent les victimes en sursis d’une société qui cultive partout les différences de traitement auxquels elle soumet les hommes qui, est-il pourtant écrit quelque part, naissent égaux. Et j’ai apprécié le propos de Jean-Pierre Técher dans “Témoignages” d’hier lorsque, remettant les pendules à l’heure, il nous interroge tous : quand on dit que La France vit au-dessus de ses moyens, de quelle France s’agit-il ? De celle d’en haut qui baisse l’impôt sur la fortune ou de celle d’en bas, celle qui doit se battre pour le plein emploi de ses vies ?
Je voudrais revenir sur le drame de La Montagne pour dire que, si on doit comprendre l’émotion des familles et des voisins des victimes et la peur qu’ils éprouvent à devoir habiter dans des logements que l’on a dit provisoires, il faut se garder de désigner la Mairie comme la grande responsable, même indirecte, de ce genre de malheur. On oblige alors les élus à se couvrir derrière des considérations réglementaires alors que nous savons tous - que nous soyons de droite ou de gauche - que le logement social est en panne de justice sociale et de solidarité dans notre pays de liberté, d’égalité et de fraternité.
En un mot, j’ai trouvé qu’il était injuste que Dominique Fournel soit interrogé un peu comme s’il était le responsable du drame qui s’est déroulé, cette fois-ci, sur le territoire de la commune dont il est un des élus.

R. Lauret


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