’Question assurances, on oblige les professionnels, mais pas les assureurs...’

13 octobre 2005

Il est de droite et si on s’en moquait ? Il est ministre dans le gouvernement de Dominique de Villepin après l’avoir été dans celui de Jean-Pierre Raffarin : et alors ?
Justement, parce qu’il "n’est pas de mon camp" et parce que je n’ai pas de compétence particulière pour considérer qu’il est ou qu’il n’est pas un bon ministre, parce que sa route ne croisera sans doute jamais la mienne, j’aimerais vous confier que j’ai ressenti quelque fierté mardi dernier à écouter, dans l’hémicycle Pierre Lagourgue au Conseil régional, Léon Bertrand, Ministre de la République en charge des questions du Tourisme en France.
Fierté de voir un gars des îles, de ces îles confettis de l’empire et départements de l’Outre-mer français, fierté donc de voir un “domien” occuper sans complexe un poste de ministre. Fierté de voir qu’il le fait avec sérieux et humilité, sans doute avec compétence et passion.
Il a écouté, il a parlé. Il a entendu les questions et s’est attaché à répondre à chacun, avec un respect des autres qui est la marque de celui qui n’a pas attrapé, en plus d’une tête et de chevilles enflées, le trop fréquent complexe de supériorité de ceux qui savent et qui donc peuvent dominer les spectateurs du poulailler.
Auparavant, il avait posé la veste et avait (au sens propre) retroussé ses manches. C’est rien, un petit détail, me direz-vous. Mais pour moi, c’est un signe d’intelligence naturelle qui met les autres à l’aise. Ça décoince les plus timides et incite d’autres à ne pas hésiter à briser l’interdit, en y allant d’une bonne dose de notre parler à nous.
Un qui peut se dire qu’il a particulièrement capté l’attention de notre compatriote domien et ministre, c’est bien François Javel qui, rappelant à Léon Bertrand que li, li habite deryèr soley, la o, Salazie, posa quelques bonnes (j’allais dire “pimentées”) questions, de celles qui obligent les conseillers de ministre à se dire qu’il y a sans doute là matière à réflexion et que ce sont des idées à creuser parce que, en effet... en effet... , il y a un petit os.
François donc eut deux formules qui, à coup sûr, firent mouche. La première : "On oblige les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration à s’assurer, mais on n’oblige pas les assureurs à assurer." Et la seconde : "Il y a une trop grande anarchie dans la profession. La noblesse de nos métiers pose l’exigence de la formation qui doit y mener". Point de vue incongru quand on connaît la qualité de l’enseignement dispensé au Lycée hôtelier de Plateau-Caillou ou au Centhor de Saint-Gilles les Hauts ? Pas sûr, pas sûr du tout.
Mais revenons à Léon Bertrand, Maire de la ville de St Laurent-du-Maroni et donc citoyen de la Guyane, ce département français qui offre à l’Europe la route de l’espace avec la base de Kourou. Il sut, au sens plein de ce verbe, adopter l’excellent rapport de Colette Fruteau avant d’avoir pour tous, les réponses qu’il fallait et la modestie qu’il convient pour dire qu’il découvrait tel problème et qu’il importe qu’on s’y penche. Et puis quelques phrases posément partagées avec la salle : "Nous sommes soucieux de la qualité de la formation dans notre domaine"... "Il nous faut réussir notre plan de relance pour le tourisme inter-marin"... "La Réunion doit garder toute son authenticité, c’est-à-dire ce qu’elle a de naturel à offrir"... "Le tourisme n’est pas un élément accessoire, il est un pan tangible de l’économie"... "La TVA à 5,5% au premier Janvier 2006 ? Nous nous battons. Mais c’est compliqué quand le principe arrive enfin en salle du Conseil"...
Ce mardi, je regardais Léon Bertrand et ne pouvais m’empêcher de me dire que, question ministre, c’était tout de même autre chose que celui de l’autre semaine.
Je sais, je n’y connais décidément vraiment rien : a-t-on idée de préférer celui des deux qui n’ambitionne pas de devenir un jour Président de la République ?

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus