Qui, samedi, ne se sentira pas Sud-africain ?

18 octobre 2007

Désolé.... Vraiment désolé pour tous ceux qui ont cru dur comme fer que, dans cette histoire de ballon ovale, la rencontre de Cardiff était une finale avant la date et que celle des deux équipes qui battrait l’autre serait (fatalement !) le grand vainqueur de ce samedi 20, à Paris ! En Pays de Galles, ce fut la France qui gagna haut la main, haut les cœurs, la France héroïque... La France allait donc formaliser demi-finale pour ensuite, ce samedi, régler son compte à celle qui resterait à l’ultime bout de cette Coupe du Monde de rugby. Et évidemment ensuite, il nous fallait imaginer tout un peuple défilant en liesse Avenue des Champs-Élysées.
Et puis, patatras...
J’avais eu le nez, dans mon « libre propos » de samedi dernier, de tempérer cette ardeur patriotique et pour le moins légère. Il me semblait bien qu’il était imprudent (voire indécent) de nous comporter, écrivais-je « comme si les “angliches” vont se laisser faire ce soir !  » et encore « comme si, parce que nous jouons au stade de France, la victoire ne peut être que française ! »
Reconnaissons aux inconditionnels des « bleus » d’avoir su être fair-play et d’avoir reconnu, d’une manière quasi générale, que la France avait bien plus mal joué que les Anglais. Après l’extraordinaire déferlement de chauvinisme savamment orchestré par télévision et radios d’ici, c’est un bon point. Écrivons-le.
Ce n’est par contre pas un bon point que le mutisme qui s’est fait particulièrement assourdissant en cette période qui précède la petite finale de ce vendredi, celle qui va opposer la France à l’Argentine. Comme si on ne s’en sentait pas digne.
Pourtant, ce match ne manque pas d’intérêts.
D’un, il va nous permettre peut-être (allez, disons même “sans aucun doute” !) de décrocher la médaille de bronze de cette Coupe du Monde. A défaut d’or ou d’argent, c‘est pas mal le bronze. C’est une place sur le podium et puis on entre dans les annales.
De deux, n’oublions pas que l’Argentine, eh bien on l’a déjà rencontrée celle-là ! C’était en match d’ouverture de la poule. Contre toute attente, les Sud-américains nous avaient fait danser sur le rythme de leur tango. Et si demain soir on prenait notre revanche ? J’aime bien imaginer Ibanez, Poux, Michalac, Chabal et compagnie ne disant mot actuellement, mais pensant tellement fort à l’affront qu’ils vont avoir l’occasion de laver qu’on les entend derrière leurs regards qui se préparent à ne faire qu’une bouchée des “pumas” d’Eusebio Guinazu ! Les amoureux du beau rugby devraient se réjouir que demain, c’est un Quinze de France libéré de toute pression et animé d’un sacré besoin de revanche qui va déferler sur la pelouse du stade de France et te-nous-en marquer, vous le verrez, de superbes essais...
De trois, après la victoire tricolore vendredi, nous pourrons remettre ça le lendemain soir. Et là, c’est notre Afrique du Sud à nous qui a les moyens de faire plier genoux aux Anglais. C’est en tout cas l’avis de tous les connaisseurs. Alors, pas beaux ces deux grands matches qui nous restent ?
Imaginons les Springboks offrant la Coupe de champion du Monde à Nelson Mandela, dont la présence à Paris est fort possible ! Oui, qui dans notre petite île ne se sentira pas alors “Sud af’” lui aussi ?....

Raymond Lauret


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