Radars : mode d’emploi...

26 janvier 2005

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Dans le souci de nous rappeler que nous sommes tous des assassins en puissance lorsque nous nous retrouvons derrière le volant de notre voiture, l’accélérateur prêt à coller tout près du plancher, l’Administration a disposé en quelques coins de l’île des radars qui, lorsque nous dépassons de quelques unités la vitesse autorisée, nous fixent et nous signalent à son P.C. de Rennes, lequel - sans qu’il soit possible de faire intervenir quelque personnalité haut placée que ce soit - nous délivre, que nous nous appelions Payet, Lauret, Dupont, Imatche ou De Châteauvieux, une amende en bonne et due forme et défalquent de notre capital de bonne conduite automobile quelques précieux points.
Et c’est là une très bonne chose. C’est une très bonne chose parce que, la plupart du temps, la plupart d’entre nous s’inscrivent dans cette forme de “délinquance” sans nous en rendre compte. D’ailleurs, nous ne jugeons jamais grave le fait de faire un peu plus que la vitesse autorisée. Et puis, un jour, toujours sans nous en rendre compte et parce que nous sommes persuadés qu’en allant bien plus vite nous arriverons à l’heure (grossière erreur que nous faisons !), patatras... nous provoquons l’accident, les vies brisées, des vies éteintes... Et alors, nous regrettons.
Je vous propose que nous apprenions à anticiper et à regretter... avant que la chose qui n’arrive pas qu’aux autres ne nous engloutisse à notre tour.
Les radars, là où ils ont été placés, ne sont pas des menaces qu’il nous serait d’ailleurs aisé de contourner. Il suffit, pour cela et puisque nous savons très exactement où ils sont installés, que nous ralentissions quand nous approchons d’eux et que, juste après, nous y allions à nouveau gaiement ! Les radars sont là pour nous apprendre à regarder notre compteur et, volontairement, à apprendre à respecter en tous lieux et en toutes circonstances les recommandations de vitesse qui nous sont faites. Et il y a du résultat. Regardez comment la circulation est fluide et rassurante sur le boulevard Lancastel à Saint-Denis ou encore sur la nationale qui relie le Tampon à Saint-Pierre.
Il nous faut apprendre à contrôler nos impatiences et nos penchants à l’incivilité, à l’imprudence, à l’assurance inconsidérée en nos capacités personnelles. Apprenons à devenir humbles, notre volant en main et nos chevaux-vapeur sous les pieds.
Une de mes connaissances me disait que le fait qu’il y ait désormais des radars sur nos routes l’avait amené à se tenir à carreau où qu’il roule : ..."tu t’rends compte, me disait-il, si un gendarme i arrêt à moin là ou n’a point d’radar, kosa mi ça donne à lu comme explication ? Que moin l’a cru que moin l’est plus malin que les autres ?..."
En effet...

R. Lauret


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