
Hommage à la femme de Bruny PAYET
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25 novembre 2006
“La soie et le fer”. Tel est le titre que Radjah Véloupoulé a choisi pour résumer le petit recueil qu’il vient de sortir à compte d’auteur. « La soie » et « le fer » : deux mots qui refusent de s’entrechoquer et qui nous invitent à suivre l’auteur sur les chemins de méditation qu’il a un jour empruntés quand, à peine déjà âgé de 25 ans, il décidait que c’est là-bas, au plus profond de l’Inde profonde, qu’il irait se préparer, au milieu des enfants et les adultes de la terre de ses ancêtres, aujourd’hui encore en difficulté scolaire et insertion sociale.
Dans les ruelles des villages d’un pays pleinement authentique, à la rencontre « des femmes et des hommes de ce monde réel et illusoire », il a promené son regard parfois bouleversé, souvent ému, son regard toujours tranquille et émerveillé à se demander, lorsque « le feuillage pourpre du couchant s’abat comme un manteau sur la journée qui agonise, qui de soi ou du soleil va prendre du repos... » Car la beauté se mêlant à toutes les beautés, Radjah le confesse : « On ne sait plus... » et donc, on doute.
Je ne doute nullement pour ma part lorsque j’entends Radjah, voyant la femme qui « tendait la main comme si elle devait recevoir le ciel au milieu de ses paumes salies par la pauvreté », s’aperçoit en une révélation que « cependant, l’éclat de ses yeux et l’innocence du sourire n’accusaient personne ».
Au loin, pour l’homme devenant poète, « la liquidité de l’azur découpe la montagne comme la proue d’un navire qui, depuis longtemps, n’a plus besoin d’avancer pour s’imposer » alors qu’il entend clamer tout autour de lui qu’« ici, vous êtes heureux, il ne manque rien, comment pouvez-vous encore vous plaindre ? » alors qu’on est peut-être en droit parfois de se demander, rajoute-t-il, « si le trop-plein produisait du vide »...
Les rues de son Inde ancestrale lui auront laissé mille souvenirs aujourd’hui repris comme pour nous enseigner que la sagesse vraie ne peut être, si non bien difficilement, la résultante de toutes nos abondances. Ainsi, « ces enfants (qui) s’acharnaient à le poursuivre, le battre, lui lancer des pierres. La queue basse, les yeux paniqués, se cognant sur tous les murs invisibles qui cernaient son horizon, le chien, haletant, découvrait la sauvagerie de ses semblables »...
Que « le chien » découvre « ses semblables », que « le trop-plein » produise « le vide », qu’on puisse « s’imposer » sans avoir besoin « d’avancer », que la misère n’accuse personne, on le voit, c’est la soie qui se marie avec le fer pour s’y mêler, s’en entrelacer, s’y fondre, s’y tremper pour nous emmener à nous inquiéter de tous les efforts que nous engageons. Des efforts « pour finir où ? », dans un monde où on peut se demander, « hormis la grâce, que chercher ? ».
Cette interrogation qui nous ramène à la plus grande des humilités, Radjah Véloupoulé la veut pleinement interpellante, histoire que nous relativisions nos bonheurs qui s’enfantent trop souvent sur l’autel de la consommation... avant d’y mourir fatalement, sinon forcément !
Au terme de cinquante sept pages d’un tour d’univers qui nous fait voyager sur les traces de notre jeune compatriote, nous nous souvenons des lignes et du moment où il nous poussait à nous demander « Pourquoi, Dieu, s’il existe, permet-il tant de douleurs ? Pourquoi ne savons-nous pas ce qui se cache derrière le rideau de la mort ? Pourquoi tant d’injustices, d’impostures, de volonté de puissance ? ». La réponse, vous l’aviez trouvée. Elle tient, avec Radjah, en une ultime question : « Pourquoi tant d’espoir ? ».
Alors, à ma façon, j’ai eu envie d’interroger mon camarade des bancs du Conseil Régional. Et je me suis dis : mais pourquoi donc autant d’espoir alors que la soie et le fer se mêlent, s’entrelacent, s’y fondent pour nous emmener à nous inquiéter pour sourire à notre destin ? Ma réponse est dans notre capacité à tous de douter. Tant il est vrai que ce qui est grand inspire le doute...
Raymond Lauret
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Messages
31 octobre 2016, 15:07, par Maugis
Bonjour,
Oui, j’ai un message que je vous remercie de transmettre à RadjahVéloupoulé.
Il s’agit d’un courrier du 15 octobre, adressé à la presse.
C’est un cri du coeur d’un touriste qui a posé ses valises à La Réunion il y a 20 ans et qui, comme RadjahVéloupoulé.souffre de cette situation inhumaine sur un territoire tellement humain.
Mais, cher Radjah, rassurez-vous, ce n’est pas pire que dans le reste du Monde. La seule différence, c’est qu’au bout du Monde, il y a peur-être l’exception qui confirme la règle, il y a peut-être plus d’espoir si ce petit monde en miniature se tient les coudes et continue de vivre ensemble en dépit de tout le reste.
F. MAUGIS.
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1134 bis 15 octobre 2016
Réunion, modèle d’humanité ?
Notre ile, notre territoire, morphologiquement et humainement parfaitement équilibré, est économiquement et socialement parfaitement déséquilibré.
Ce qui me navre, c’est que ce territoire au fantastique potentiel, ne fait pas honneur, loin de là, au génie humain. On pourrait même dire que c’est tout le contraire. Car enfin, voilà un territoire béni des dieux. Jugez plutôt : Un relief qui permet à ce territoire tropical de cumuler tous les avantages, tous les climats de la planète, une alimentation en eau phénoménale grâce à ses hauts sommets perçant tous les nuages tropicaux gorgés d’eau qui passent à sa portée. Voilà pour la morphologie. Sur le plan humain, double avantage : Une ile vierge privée de toute présence humaine, pas de conflit donc, avec une quelconque population autochtone. Un apport progressif au cours des siècles, d’un échantillon quasi complet de toutes les populations du Monde et donc, cette tolérance du vivre ensemble, si constructive lorsqu’elle n’est pas contrariée. A côté de cela, une construction sociale, une organisation économique totalement déséquilibrée qui, non seulement annule les avantages morphologiques et humains mais qui risque, à très court terme, de détruire définitivement toute chance de faire de ce territoire le modèle d’humanité qu’il représente. Cette incohérence et ce phénoménal gaspillage d’énergie est malheureusement à l’image de la pagaille, du déséquilibre et de l’injustice du Monde.
Sachez cependant, que rien n’est encore perdu. Si nous réussissons là où d’autres ont échoué, après avoir été les derniers, nous serons les premiers, nous deviendrons un modèle et, qui sait, demain, les maîtres du Monde. Une petite ile inscrite au patrimoine mondial, servant de modèle à l’humanité, voilà qui aurait de l’allure.
François MAUGIS, membre du Conseil Economique,
Social et Culturel du Parc National de La Réunion.
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Publié par le Quot. le 27/10/2016.