Raphaëla le Gouvello et le bateau de touristes...

8 juin 2006

J’ai eu ces derniers jours et à deux reprises le privilège de m’entretenir avec Raphaëla Le Gouvello. C’était ce mardi et vendredi de l’autre semaine, dans le cadre d’interviews que Radio France et France Inter ont respectivement réalisées, via satellite en duplex depuis Paris.
Ce qui vous marque quand vous entendez cette jeune femme de 46 ans s’exprimer depuis le frêle engin à voile sur lequel elle se trouve au milieu d’un océan qui lui offre comme panorama sur 360 degrés la seule mais toute la ligne d’horizon de notre univers, c’est une exceptionnelle maîtrise d’elle-même. Tendue vers la petite île qu’elle doit constamment deviner et sentir de tous ses sens au bout de la proue qui lui sert de point de repère, un œil sur son compas ou sur son Global Positionning System, elle domine le sujet sur lequel vous l’invitez à vous exprimer avec la même sérénité qu’elle met dans son dialogue avec l’océan.
Plutôt que de laisser parler mon émotion et me satisfaire de lui dire toute l’admiration qu’elle suscite pour un exploit qui réhabilite l’homme et élève la femme au premier rang de l’échelle de l’humanité, j’avais choisi, mardi, de lui demander si là où elle se trouve, sur un océan qui ne lui donne nul autre élément de comparaison, elle pouvait ressentir que notre planète a entrepris un mouvement qui va bouleverser son devenir ainsi que nos modes de vie.
Je n’avais pas le temps de revenir sur ma question qu’elle me surprit par son sens de l’humilité : "Je n’aurais pas la prétention, me répondit-elle, de penser que je connais suffisamment les mers et la grave question du réchauffement de la Terre pour répondre... Il est certain que de nombreuses observations nous montrent aujourd’hui que nous devons nous préparer à faire face demain à tout ce qui va en découler..."
Et Raphaëla Le Gouvello de parler avec sagesse et grand dehors aux auditeurs qui dans tout le monde francophone et dans toutes les sphères scientifiques suivent son extraordinaire périple, “un sacré exploit” comme me disait un ami particulièrement connaisseur.
Je ne pouvais m’empêcher de ressentir une grande admiration pour cet être d’exception qui, à une question d’un journaliste lui demandant si elle avait pu entrevoir l’île Maurice, conta une anecdote qui ne manque pas de signification. C’était la veille, à quelque 200 kilomètres de nos côtes, là-bas...
Des lumières de l’île sœur, elle n’en a rien aperçu, à cause de la brume. Elle n’en a vu, de l’île Maurice, qu’un bateau où des touristes, semble-t-il, faisaient une partie de pêche. "Ils se sont approchés, se sont arrêtés car ils m’avaient vue, m’ont regardée puis, tranquillement, ont débouché une bouteille de champagne...". En éclatant de rire !
À leur santé aussi, sans doute, ai-je envie de penser bien convaincu qu’il y a dans notre monde des nantis de tout poil qui ne méritent que notre pitié ou, bien mieux encore, notre silence...

R. Lauret


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