Répétons-le, répétons-le encore

17 novembre 2007

Que dans un journal local, Maurice Cérisola soit traité de « Président de l’ADIR, entre autres machins péi... », voilà qui est bien plus insupportable que de se faire qualifier de « grande âme » avec un mépris amusé et condescendant par un grand journaliste. L’ADIR, “machin péi”, voilà qui, me semble-t-il, relève pour le moins d’une appréciation bien cavalière du travail fourni par les autres, réunis depuis plus de vingt ans dans leur association pour le développement industriel de La Réunion.
Parlant de l’ONU, Charles De Gaulle a un jour usé du terme « machin »... Le mot, sorti alors de la bouche du Général, s’il pouvait exprimer l’émotion d’un moment, ne prenait manifestement pas en compte l’immensité et la difficulté de la tâche qui attendait ceux qui avaient souhaité que les nations du monde mettent de côté ce qui peut les différencier pour tenter de construire une conscience commune pour l’humanité entière. Et en ce sens, De Gaulle s’est trompé. Aujourd’hui, sans doute l’admettrait-il...
Ironiser sur l’ADIR, parce que, soudain, on est sollicité pour à son tour crier au feu bien longtemps après que d’autres ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour que l’on ne craque pas les allumettes que l’on porte sur soi quand on est dans une poudrière, c’est facile, cela fait “people”. C’est facile, cela fait “people”, et cela fait vendre. C’est ainsi. Et une question se pose : qui, en réalité, derrière le journaliste, tire les ficelles ?
Mais de tout cela, soyons sûrs, il va en sortir un bien énorme : la défense des intérêts de notre île dispose désormais d’avocats qui, jusqu’à ce jour, étaient restés muets derrière leur ombre. A eux donc de jouer... eux, et c’est bien triste, qui ont su paraître à ceux qui leur font confiance comme éclaireurs éclairés, eux qui ont su choisir leur tribune et son procureur et finalement diviser une communauté d’hommes de bonne volonté qui se croyaient pourtant unis autour d’un même souci... voire d’un même idéal, au moment où l’unité des démarches était et reste surtout à chercher.
Mais de tout cela, il va sortir un bien énorme. Car l’essentiel reste que la tribune libre de la Commission diocésaine Justice et Paix aura été d’une contribution forte de l’Église catholique et de son évêque Gilbert Aubry pour faire connaître à La Réunion entière que la situation dans l’île pourrait connaître à très court terme, de profonds changements. Et que, répétons-le, répétons-le encore, le temps n’est plus, le temps n’est pas aux divisions de bas étage. Le temps est à l’union. Oui, répétons-le, répétons-le encore...

Raymond Lauret


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