Route du littoral et vélo...

3 juin 2006

Quitte à ce que le monsieur qui s’était réjoui l’autre jour dans le journal de ce que j’avais "mangé mon chapeau" m’en remette une d’un même genre, j’ai envie de ne pas attendre pour revenir sur la problématique de la route du littoral.
C’est que chaque matin en venant à Saint-Denis et chaque soir en rentrant dans l’Ouest, je croise la file de ceux pour qui "le canal bichique" reste une épreuve bien moins lourde à supporter que la RD 41 quand "le littoral" est totalement fermé. Il faut avoir été “dedans” pour relativiser le psychodrame que nous raconte alors et avec talent l’animateur Yves Gruyer sur RFO : on ne fait plus attention au "ralentissement" vu qu’on y a pris l’habitude et qu’on a pas de choix autre que de s’y adapter. Cette route, telle qu’elle est, avec sa (grosse) part de risques, on l’a adoptée et on ne pourrait plus s’en passer.
Reste que, nous le savons, et Yvan Martin de la DDE le rappelait encore tout récemment dans “une spéciale” de RFO, il nous faut faire avec et accepter l’idée qu’à tout moment, ça pourrait dégringoler. Le temps géologique se mesurant par dizaines, voire par centaines d’années, ça peut tomber dans 10, dans 20, dans 50 ans. Ou demain matin, on ne sait pas, on ne peut pas savoir...
Alors, chaque matin et chaque soir, je repense à ce que j’avais - sans succès, je le rappelle - suggéré : pour l’heure, ne gardons de la route du littoral que les deux voies côté mer, en les élargissant quelque peu. Ce qui permettrait, pendant le temps qu’il faudrait, de dégommer la falaise de tout ce qui a vocation, en tombant, à tuer ou à mutiler. On y construirait alors sur toute la longueur de la route une haute protection d’un même type que celle qu’en trois ou quatre semaines, nos entreprises et la DDE ont réalisée là où le 24 mars, la falaise a glissé.
Pendant tout ce temps, le matin et le soir (de 6h à 7h30 et de 15h30 à 17h, par exemple), les deux voies qui relient l’Ouest au Nord ne seraient autorisées qu’aux transports en commun, taxis collectifs, voire au co-voiturage. Des parkings sécurisés à Saint-Denis et au Port, à Saint Paul et à la Possession permettraient aux citoyens qui auront fait preuve de civisme et d’intelligence d’y laisser leurs voitures. Dans le même temps, des navettes de taxis et de bus, mais aussi un service moderne de location de vélos, permettraient à ceux qui auront fait le choix d’aider à la fluidité de la circulation sur cette voie, une fois arrivés en ville, de gagner leurs lieux de rendez-vous.
Compliqué cela ? Avant de se faire l’avocat de toute position facile et légère, allons donc voir comment ailleurs dans le monde, hier confrontés à ce qui nous attend demain, d’autres responsables ont su réagir. Allons faire un tour à Lyon, Nantes, Bruxelles, Amsterdam et nous verrons...

J’ajoute que, puisque l’État a bien raison d’offrir des avantages fiscaux à ceux qui donnent pour les œuvres humanitaires et d’utilité publique ou encore à leurs partis politiques, rien ne devrait s’opposer que ceux d’entre nous qui useraient pour se déplacer des modes collectifs ou de vélos soient défiscalisés pour les dépenses personnelles ainsi engagées...
J’ai choisi de ne pas attendre le prochain glissement de terrain et les émotions qui envahiront alors nos médias et nos raisons pour en causer un peu avec vous.
En attentant, cet après-midi à partir de 13h30 à Saint-Denis et demain dimanche dès 8h45 au Port, et puis partout où ils le veulent dans l’île, des Réunionnaises et des Réunionnais vont pédaler dans les rues de leurs villes. Histoire de montrer qu’ils sont prêts à franchir le pas et à se préparer à d’autres habitudes.

Raymond Lauret


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