Sur la route de Canton...

12 septembre 2005

Avant de rejoindre Pascal Plante et sa grosse vingtaine d’investisseurs réunionnais qui ont choisi de mieux connaître la Chine à la faveur de la grande foire de Canton, j’ai fait une escapade jusqu’à l’île de Chongming.
Nous sommes quelques rares privilégiés à La Réunion à avoir eu le bonheur de venir dans cette langue de terre de 110 kilomètres de long sur 18 de large, posée comme un grain de riz à 35 minutes de ferry de Shanghai, là où le fleuve Yangtze rejoint la mer de Chine. Frantz Blard, Axel Royé et André Dalblond y sont venus lorsqu’en 2001 nous avons effectué une première mission. J’y suis encore venu il y a près de 2 ans maintenant à titre privé, mais pour y retrouver Claude Lowitz.
Tout commence en janvier 2000, où un certain Xu Gen Bao vient à La Réunion. Les images de l’équipe de France emballant et pliant une superbe Coupe du monde constituent le sommet de ses préoccupations. Xu Gen Bao espère bien trouver dans ce petit département français la réponse à ses certitudes : la Chine manque cruellement de formateurs. Or, il lui faut en former si elle ne veut pas être totalement dépendante des vieux briscards du football mondial qui viennent y faire un tour, davantage attirés par ce qu’ils croient être de bons coups à profiter plutôt que par un travail de fond dont il restera des traces et la marque.
Grâce à Jean-Pierre Lao Ouine et son ami shanghaien David Zhao, je rencontre Xu Gen Bao.
Je vérifierai plus tard que Xu Gen Bao est en Chine ce que Kopa en son temps, Platini il y a quelques années et Zidane aujourd’hui ont été ou sont en France : un géant qui a marqué l’histoire du football chinois comme nul autre ne l’a fait.
À Chongming, Xu Gen Bao a mis toute sa fortune dans la construction d’un superbe centre, la “Gen Bao Football Base”. Il a besoin d’un “bon” pour le diriger. Le (très long) temps nécessaire à tout régler, et Claude Lowitz y dépose, en mai 2004, ses valises... et une science de la formation des jeunes et des cadres qui lui vaudra de recevoir, en 2005, la plus valeureuse distinction nationale : le titre de meilleur entraîneur des moins de 14 ans en Chine.
Ici, on l’appelle “Coco”. Claude Lowitz a su imposer à tous - et à commencer par Xu Gen Bao lui-même - des principes : la rigueur, mais aussi l’affection, le travail mais aussi le repos, l’ambition mais aussi la lucidité, la joie mais aussi le respect, le ballon mais aussi les études.
Je suis donc venu à Chongming parce que le maire de cet arrondissement de Shanghai aimerait bien mieux connaître "ce pays de La Réunion qui a permis à son territoire chinois de se tracer une grande voie dans le football".
Alors ? Alors, sortant ce que j’ai pu apprendre dans mon pays au contact de Paul Vergès, de Philippe Berne et d’autres encore tout au long de ces décennies de vie politique, j’ai éprouvé beaucoup d’intérêt à évoquer leur volonté de développement durable, de maîtrise des énergies renouvelables, d’aménagement planifié sur les 15 ans à venir. Nous avons pensé qu’il est bon que nos échanges touchent au tourisme évidemment, à la culture obligatoirement, à tout ce qui nous permettrait de mieux nous connaître pour avancer.
Ce lundi, c’est à la mairie de Shanghai que Monsieur Sun Lei, Magistrate of the People’s Government of Chongming Country, et votre serviteur mettent leur signature en bas d’un document rédigé en langue chinoise et en langue française.
J’aurai alors une belle et reconnaissante pensée pour Claude et David sans lesquels, nous le savons tous, rien n’eut été possible et grâce auxquels, nous le savons aussi, tout est aujourd’hui envisageable.

Raymond Lauret


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