Sûr que ce soir, nous aurions ri de ton foutu caractère

25 août 2007

Je crois, Ismaël, te l’avoir dit à toi aussi : je n’aime pas la foule et encore moins celles qui se pressent, en tenue de soirée, dans les rendez-vous mondains. Depuis qu’un 14 juillet de Fête Nationale - c’était il y a une vingtaine d’années dans les “jardins” de la Préfecture de Saint-Denis - je suis tombé sur un Procureur qui, coupe de champagne à la main, m’a serré la poigne alors qu’il ne faisait pas mystère qu’il nourrissait la furieuse envie de me compter - moi et surtout qui tu sais, leader de mon parti - parmi “ses clients”, je n’éprouve plus de plaisir, ni d’intérêt à « honorer de (ma) présence » comme on dit les cérémonies et autres « protocolarités » de notre monde.
Pour un bon copain, je sais cependant faire exception. Et pour toi, Ismaël, je serais sans doute venu ce Samedi 25 Août à la Villa du Département. Ecouter Guy Dupont parler de toi avant qu’il n’épingle au revers de ta veste l’insigne de « Chevalier de l’Ordre National du Mérite » , t’entendre ensuite nous causer de ce et de ceux qui comptent pour toi... T’entendre aussi nous rappeler ces valeurs auxquelles tu attaches tant d’importance quand il s’agit pour chacun d’apporter sa part d’engagement pour son île et sa population... T’entendre encore nous décrire la place que tu accordes au Sport, et plus particulièrement au Foot, comme levier et comme levain de bonne éducation pour notre jeunesse... Lire enfin au fond de ton regard l’émotion qui t’habite lorsque tu lèves la tête en ce geste de profonde humilité pour remercier ta bonne étoile... Tout cela, mon cher Locate, comptera ce soir sur le coup des 19 heures pour ceux et celles qui t’auront fait, par leur présence, le plaisir de leur amitié. Moi aussi j’aurais apprécié.
Je te l’ai dit : tu connais la raison pour laquelle je ne serais pas là, au milieu de tes amis qui, pour l’essentiel, sont aussi les miens. Sûr qu’avec eux, ceux du sport comme ceux de la vie politique, nous aurions ri de ton foutu caractère, de ton increvable foi en l’Homme, de ta clairvoyante intelligence et des mille anecdotes qui font de ta vie un étonnant et riche roman qu’il te faudra bien un jour écrire pour nous.
Sûr que nous aurions voulu raconter tes prises de position (pour ne pas dire tes coups... de gueule) tranquilles à la Ligue Réunionnaise de Football, ton candide émerveillement quand tu revis « tes Coupes du Monde », la précision de tes propos ou de tes écrits quand tu interviens dans l’ombre d’un élu ou autour de la table de travail sur nos grands dossiers européens, à Bruxelles, aux Açores, aux Canaries ou à Paris ou tout seulement à Saint-Denis.
Sûr aussi que nous n’aurions pas manqué non plus de nous dire que tu as bien de la chance d’avoir un jour rencontré celle qui partage ta vie et qui trouve sur ton épaule l’affection dont elle a besoin pour s’élever elle aussi.
Et puis, avec la pudeur qui sied, sans doute aurais-je été tenté de te rappeler ce merveilleux déjeuner que nous prîmes un midi, à l’improviste, avec ta mère, dans votre sobre demeure dionysienne qui sentait bon la simplicité et la chaleur humaine.
Salut à toi, Ismaël Locate, vieil ami à l’humour caustique, mais tellement attachant...

Raymond Lauret


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