« T’es où ? », lui ai-je demandé, à l’heure où on est tous à table...

2 août 2007

Ce mercredi 1er Août. Il est midi dix. Je viens de quitter mon bureau du Port, les sièges arrières de ma voiture remplis de bouquins. Petit coup de fil à Jean-François Beaulieu. « J’ai les bouquins pour Mada. T’es où ?.. ». Le Président du Comité Régional Olympique et Sportif de La Réunion m’informe qu’il quitte à l’instant même RFO, Place du Barachois, et qu’il rentre... à la Maison des Sports. Autrement dit, à son bureau...
C’est pourquoi, hier donc, à 12h30, j’étais avec le patron des instances sportives de notre île, non pas pour déjeuner, mais pour bosser.
Au pas de course et alimenté en courriers par Alain Lasnier, Jean-François et moi nous “réglons” certains des points qui en ont encore besoin avant, dans quelques jours, le grand départ - sans moi, mais avec Rajah Véloupoulé pour le compte de la Région - pour les Jeux de Tana.
Dans la grosse demi-heure que nous avons passée ensemble, le portable de mon interlocuteur n’a pas cessé de fonctionner, ni les questions d’être posées et nos échanges de faire progresser une vision en bien des points proche de l’avenir qui pourrait être celui du mouvement sportif réunionnais.
Quand il était Président du CROMS, Alain Lasnier avait évoqué la possibilité d’un Office Réunionnais du Sport, O.R.S. donc qui aurait été pour l’ensemble de l’île ce que l’OMS du Port a été, dès 1971, pour la cité maritime : une structure dont les dirigeants seraient responsables devant l’ensemble des Ligues et Comités pour gérer, en hommes et en femmes responsables, la politique sportive qu’ils auraient définie pour le Territoire.
Il s’agit d’un transfert de la responsabilité vers ceux qui y sont pleinement impliqués et dont la compétence en matière de Sport est bien plus avérée que celle de l’élu politique.
Attention. Il ne s’agit pas de nier que tel ou tel élu politique ne pourrait avoir de réelles compétences en matière de Sport. Il s’agit seulement d’admettre que le mode de désignation de nos assemblées d’élus écarte forcément des instances officielles de décision des compétences de haute tenue, celles de ces dirigeants qui font preuve en permanence d’un engagement responsable, exemplaire et admirable.
Aujourd’hui, avec Jean-François Beaulieu, avec Alain Lasnier, plus que jamais, la question revient dans nos réflexions : le mouvement sportif réunionnais est-il prêt à faire le pas de la revendication d’un espace de responsabilités vraies, c’est-à-dire cette démarche qui voudrait qu’il assume la gestion pleine et entière de la politique sportive qu’il aurait définie ?
Car, passé l’instant où il se gonfle l’estomac en pensant et clamant qu’il est élu par le suffrage universel et qu’il en tire, lui, une légitimité populaire, un élu politique reste un homme, avec ses défauts et, certes, ses qualités, mais surtout avec ses limites.

Raymond Lauret


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