Tout au plus peut-on lui en vouloir...

12 novembre 2007

Il s’en serait sans doute bien passé. Mais quand on est une figure connue et reconnue du pays, quand on a été le patron (brillant) de SFR, on est immanquablement un sujet en or et une proie attirante. Même pour ceux qui vous faisaient courbette quand vous étiez en poste.
Jean-Pierre Haggai est donc ces jours-ci passé à la moulinette de notre presse. On est ici dans le propos de Jean-Noël Fortier (propos tenu sur l’esplanade des Droits de l’Homme ce lundi 5 novembre) et selon lequel « on a tendance à nous faire faire, ou à faire, ce qui est le plus facile, le plus immédiat, le plus spectaculaire, le plus sanguinaire... ».
En gros, un toubib de métropole vient de dénoncer sur un site Internet et sur France Inter ce qu’il appelle, sans doute avec raison et avec force exemples « le scandale du financement occulte du patronat ». Tout y est... et même une allusion appuyée sur notre île « où, est-il mentionné, c’est encore plus simple ». On s’attend au pire.
Et Jean-Pierre Haggai d’en prendre plein la figure. Lisez plutôt : « Après avoir licencié pour faute la très active directrice du service Intermétra, le Président de l’association, Jean-Pierre Haggai, s’est arrogé les fonctions directoriales. Cette fois-ci, pas de salaire, mais des avantages en nature : un aller-retour par mois à Paris pour assister aux réunions du Cisme et un 4X4 d’une luxueuse marque allemande... » Que ça !
Et voilà la machine à jeter en pâture à l’opinion publique qui relaie localement une information qui, sans cela, serait morte de sa belle mort sur un quelconque site Internet.
D’où, on l’imagine aisément, l’émotion ressentie par Jean-Pierre Haggai et (j’ai envie de dire surtout) les siens, sa famille et ses plus proches amis.
Bon, après avoir véhiculé l’insinuation, la presse lui a ouvert ses colonnes et « l’accusé » a pu aussitôt réagir et démontrer que les « gravissimes » accusations relèvent pour une large part de la plus haute mauvaise foi, voire de la propension qu’ont certaines personnes à mettre tout le monde dans le même sac.
Tout au plus, peut-on lui en vouloir d’avoir considéré que son “bénévolat” valait bien une voiture de fonction du même prix que celle qui avait été consentie à la Directrice qu’il remplaçait. Jean-Pierre Haggai est habitué à un certain niveau de vie. Pour lui, c’était normal puisque son engagement faisait faire bien plus d’économies à son association. Pour moi, c’est une faute. Faut-il pour autant le descendre ?
Jean-Pierre Haggai a donc réagi.
N’empêche, je le sais par expérience, celui qui a été visé et ses proches ressentiront encore quelque temps les picotements d’une blessure. Car l’amour-propre a ses fondements que la raison peut ne pas connaître.

Raymond Lauret


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