Tout est symbole qui absout...

1er août 2006

Sans laisser l’impression qu’il se forçait, Jean-Yves Langenier nous a montré que, derrière le responsable politique de premier plan qui s’oblige à une stricte réserve dans sa relation avec les autres, il y a un homme sensible à ce que la méprise ou la bêtise peuvent toujours provoquer chez certains d’entre nous. C’était dans “Témoignages” de samedi.
Dans un article où chaque mot était à sa place et dans lequel le verbe, sobrement, devenait émotion, notre camarade sût inviter ceux qui ont fait d’un mariage à la “Chapelle pointue” de Villèle "un privilège familial et historique", à prendre de la hauteur pour "dépasser les clivages qui continuent de blesser la société réunionnaise".
Rappelons-nous :
Un homme et une femme, venus d’horizons différents et qui s’aiment, veulent donner à leur union qu’ils veulent sceller sur le sol réunionnais une dimension symbolique, à la mesure de l’amour qu’ils se portent. Ils pensent à un 20 décembre ou à un 14 juillet, jours de fête de Libertés conquises par des peuples d’avant-garde. Ils choisissent une Mairie dont le premier magistrat est descendant d’esclaves et d’engagés, "ascendance, nous dit Jean-Yves, qu’il ne brandit jamais comme un drapeau". Ce faisant, ils choisissent aussi, pour marquer leur union, une ville "dont personne ne niera la forte symbolique de luttes historiques, syndicales et politiques...". Pour l’acte religieux, tout autant important à leurs yeux, les futurs mariés pensent à cette petite et fort belle chapelle où Ombline Desbassyns a été, il y a bien longtemps, inhumée. C’est sur la Commune d’à côté, sur les hauteurs. Il n’y a rien à redire : c’est beau comme idée...
Tout est forces qui s’unissent, messages qui percent nos dernières résistances à une réconciliation sans arrière pensée. Tout est symbole qui absout les taches du passé et en fait les supports de l’unité affirmée, à défendre, à conquérir...
Et le Maire du Port de souffler la suggestion que personne n’a jamais osée : plutôt que de "faire une cible de ce jeune couple ", pourquoi ne pas élargir à tous ceux qui le voudraient et plus particulièrement "à ceux qui vivent dans sa proximité quotidienne", l’autorisation de se marier eux aussi dans ce qui appartient à notre patrimoine à tous et qui n’a pas forcément vocation à seulement figurer dans les livres d’Histoire ou à alimenter les légendes que l’on veut ?
La question est posée. Qu’en pensent ceux qui n’y avaient pas pensé ?

Raymond Lauret


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