Tristes, pour les Londoniens...

8 juillet 2005

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Finalement, nos seuls compatriotes qui sont totalement en phase avec eux-mêmes après la désignation de Londres comme ville d’accueil des Jeux pour 2012, ce sont ces citoyens un peu alter-mondialistes qui militent au sein du “Collectif français anti Jeux olympiques” ! Sitôt connue la nouvelle, ils ont déclaré être "contents pour les Parisiens, mais tristes pour les Londoniens". Imparable bon sens, imparable logique !
Car enfin, premièrement, il a été dit et répété pendant des jours et des jours que, des cinq villes candidates, deux... voire une troisième, c’est-à-dire Madrid... avaient un excellent dossier qui les plaçait quasiment au même niveau. Le nombrilisme patriotique a poussé les uns et les autres à trouver, selon que l’on soit anglais ou français, le petit plus qui ferait la différence au profit de leur pays respectif. C’est connu... c’est de bonne guerre... mais cela ne remplace pas le vote des dirigeants du C.I.O. qui, eux, obéissent à d’autres logiques que celle d’un chauvinisme qui, telle une grosse émotion, et c’est tant mieux, s’effacera plus rapidement qu’on ne le croit.
Car enfin, deuxièmement, si un ouvrage, dès l’annonce faite à Singapour, occupait les rotatives d’une imprimerie pour le compte de la maison d’édition “Publibook”, filiale du groupe du “Petit Futé” (le bien nommé !) et se vendait dès le lendemain - c’est-à-dire hier - dans toutes les librairies de France, c’est qu’il y a des gens - et pas n’importe qui - pour qui le pari fait sur Paris pouvait bien être perdu. "Paris perdu", justement, tel est le titre du livre que nous pouvons donc acheter, moins de 24 heures après “la triste nouvelle”. C’est l’œuvre d’un journaliste qui signe au quotidien “Le Monde”, à l’“Équipe Magazine” et à l’hebdomadaire “Le Point”, excusez du peu !
Car enfin et troisièmement, M. De Villepin avait son plan A.C.O. (plan “Au Cas Où”) puisque nous avons été rassurés : l’essentiel des équipements prévus (“au cas où”) serait, d’une manière ou d’une autre, réalisé. C’est donc que - et c’est rassurant qu’il en soit ainsi - une décision négative du CIO avait été envisagée.
C’est pourquoi j’ai aimé qu’Alain Decorsier, le boss de la Canne de combat à La Réunion, invite chacun d’entre nous "à ranger son cocorico à la penderie de ses regrets et à se préparer à aller, pour ceux d’entre nous qui seront alors concernés, batailler ferme, in London obviously, dans sept ans pour enlever le maximum de médailles", de ces médailles qui se gagnent à la sueur du front.
Et c’est vrai, le reste, tout le reste, appartient soit au passé, soit au phantasme de certains. Tel ce “monsieur” qui, à partir de tuyaux dont il ne doute "nullement du sérieux", expliquait que Sarkozy a, mercredi soir, sabré le champagne, tout coup porté à Chirac devant forcément s’arroser... Ben, voyons !
Au moment de boucler cette chronique, on apprend les attentats terroristes commis à Londres. De nouveaux soucis pour M. Blair et pour les Londoniens. Pauvres jeux ! Tout juste attribués et déjà menacés !

R. Lauret


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