Tu sais Fabien, je vais te le dire ...

16 novembre 2007

Je viens de recevoir un gros paquet simplement emballé. Sur un bout de papier scotché dessus, ces mots écrits à la main : « Pour Raymond Lauret, de la part de Fabien Lanave, amicalement... ».
Brave Fabien qui m’honore ainsi d’une amitié qui est née des combats jadis menés ensemble, sans que nous comprenions forcément pourquoi le militant aguerri qu’il était et l’idéalisme inconscient que je pouvais incarner se trouvaient, malgré sans doute mille différences, des horizons communs devant un même peuple.
Dans le paquet, trois ouvrages sobrement agrafés, comme on en envoie à des proches de confiance à qui on sait oser demander leur avis. Fabien, tout d’abord, nous relate ce qu’a été le « premier port de La Réunion », dans l’enceinte duquel, écrit-il, « bon nombre de Réunionnais ont fait toute leur carrière », là où « ils ont souvent assumé des tâches différentes, mais toutes liées au fonctionnement de ce port », avec un souci de bien faire au point que « quelques-uns, à leur départ en retraite, n’arrivaient pas à cacher leur chagrin... ».
C’est ensuite l’histoire du “Mouvement syndical, de 1936 à 1940”, rappelée par notre ami pour apporter à ceux qui ont et auront à écrire sur les luttes sociales réunionnaises passées et à venir les éléments « d’archives dont l’authenticité ne peut être mise en doute... ».
C’est, enfin, “Une vie”, mise en page par Bruno Leperlier pour la MCUR. Le lecteur plonge dans l’enfance de Fabien commencée le 28 novembre 1914, quand la Première Guerre mondiale entamait sa campagne destructrice et que ses parents le virent naître dans le village de “Bourbier les Bas”, à Saint-Benoît. Fabien Lanave nous emmène sur les chemins de sa vie entièrement vouée aux luttes de chaque jour, avec force détails, de ces détails qui montrent que l’Homme est un océan de contradictions et que rares sont les grands timoniers capables de regarder dans la bonne direction et de garder le bon cap.
J’ai envie de dire à Fabien qu’en ayant pris le risque de me considérer comme digne de le découvrir, il m’invite à le convaincre que ces trois fascicules ont le devoir de devenir un bel ouvrage, avec un vrai éditeur, pour un large public.
On m’a dit qu’il n’était pas trop partant pour ce genre d’aventure. Sa raison : il se sent trop vieux pour une telle épreuve !
Tu sais Fabien, je vais te le dire : t’auras strictement rien à faire. On va te l’éditer, on va payer ce qu’il y a à payer, et ensuite on va le diffuser auprès des centaines et des centaines d’hommes et de femmes de notre pays qui t’ont connu et apprécié. Il y en a même qui t’ont combattu et qui voudront lire tout ce que tu as écrit, histoire de se dire qu’après les luttes qui ont pu opposer, il y a, qu’on le veuille ou non, la vie qui est là pour nous rapprocher.
Prépare-toi seulement à nous le dédicacer, ton bouquin... Car, ça, il n’y a que toi qui en es capable...

Raymond Lauret


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