Un constat (terriblement) sans concession ...

15 janvier 2007

Ce vendredi 12 janvier, le facteur a déposé dans ma boîte à lettres un gros pli posté à “Paris Palais du Luxembourg” le 09.01.07. C’était les vœux de Jean-Paul Virapoullé, Sénateur de La Réunion. Des vœux qu’accompagnaient une lettre... disons de motivation, et un dossier de 100 pages rapportant l’essentiel des interventions du parlementaire réunionnais et des réponses des ministres du Gouvernement.

Les mots sont gentils et sincères... assurément... je dois le croire... puisqu’ils sont adressés « au nom de la confiance et de l’amitié qui nous lient » et parce qu’ils sont ponctués par un « Bien fidèlement à vous », écrit de la main même du Sénateur-Maire.
Ne nous nous y trompons pas !

C’est là le résultat de l’automatisation et de l’informatique qui gèrent désormais l’essentiel des relations entre les hommes. Cela se fait ici et là-bas, à droite comme à gauche. Le destinataire de ces vœux de notre époque de modernités sans retenue serait bien naïf s’il croyait qu’ils renferment vraiment une once de sincérité. C’est la règle d’un listing central que, selon mon petit-fils Yoann, une secrétaire « importe sur son logiciel ». Quelques touches sur lesquelles elle pianote, et hop, la voilà avec une foultitude de noms et d’adresses. Une autre petite manip suffira pour que des centaines d’enveloppes soient étiquetées au nom de centaines de gens de toutes sortes auxquels elle (la secrétaire) va pouvoir envoyer une information rigoureusement semblable, sans personnalisation aucune, à la chaîne, par carton entier.

Ce n’est pas là une exclusivité de M. Jean-Paul Virapoullé. J’en ai reçu de nombreuses autres. Vous aussi ! A priori donc, c’est devenu du classique.

Si je vous cause de cela, c’est que j’ai lu la lettre (de motivation) que le Sénateur de Saint-André a donc envoyé à mille et cent personnes. Et là, il me faut l’avouer, cela ne manque pas d’intérêt. En voici quelques morceaux choisis :

• « L’année 2006 qui vient de s’écouler fut une année marquée par l’inquiétude de nos compatriotes face à l’apparition des problèmes qui minent notre société... »
• « Après les émeutes de 2005, la situation dans les banlieues ne s’est guère améliorée. Une étincelle suffit désormais à rallumer l’incendie... »
• « La classe politique, à laquelle on peut désormais y adjoindre une partie des médias ou des intellectuels, est, dans son ensemble, jugée comme coupée des réalités de ce monde tout en ayant de moins en moins de prises sur les faits... »

Arrêtons ici la liste. Nous sommes en face d’un constat (terriblement) sans concession de la politique de l’actuel gouvernement. Un constat qui incite à une question et oblige à un début de réponse. La question : devant tant d’inquiétudes à cause des problèmes qui minent notre société, une situation qui ne s’est guère améliorée dans les banlieues et une classe politique totalement déjugée, pour qui J.P. Virapoullé va-t-il donc alors voter en avril prochain ? La réponse : en premier lieu, assurément pas pour celui qui est l’actuel Ministre de l’Intérieur.

Raymond Lauret


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