Un honnête homme...

10 novembre 2004

Il a presque 70 ans et a dirigé, jusqu’en 1995, l’URCOOPA dont il est resté, pendant trois ans, le conseiller. Actuellement, il gère à Mayotte une unité agro-alimentaire qui participe à l’auto-satisfaction de cette île en œufs, alimentation pour bétail et en couvoirs. Il a été tout naturellement décoré de la Légion d’honneur, distinction on ne peut plus méritée.
Il préside le conseil d’administration de la S.E.M.E.X., une société d’économie mixte créée par le Département et la Région, avec la participation de l’A.F.D. et la C.D.C., le Crédit agricole et la S.O.F.I.D.E.R., la Fédération réunionnaise des coopératives agricoles et diverses entreprises liées à l’agro-alimentaire. Cette S.E.M. gère depuis 15 ans, dans la zone aéroportuaire de Gillot, un terminal export destiné à permettre à notre production végétale, fleurs et fruits, de se vendre en Métropole.
Tout avait été prévu. Tout, sauf que les professionnels n’étaient pas - à l’époque - suffisamment bien organisés et que la S.E.M.E.X. a souffert - au risque d’en périr ! - d’un déficit structurel des sources de son approvisionnement.
Aujourd’hui, ces professionnels en ont pris conscience et un sursaut s’en est suivi. Une large initiative de Jean-Pierre Avril et la réussite incontestable de Colipays offrent, en plus d’autres frémissements perceptibles ici ou là, un espoir de sortie de l’impasse.
Dans son actuelle architecture, mais surtout dans le climat négatif qui y prévaut, la S.E.M.E.X. est inopérante.
La S.E.M.E.X. est un échec. L’échec de tous.
Le 17 décembre 2003, une assemblée générale ordinaire de la S.E.M. le constatait. Mais “poussés” par l’air du temps, certains “poussaient” à voter le principe d’indemnités (ou jetons de présence) à verser aux administrateurs. Ce principe était adopté par 890 voix pour, 300 voix contre et 50 abstentions.
Alors que le résultat de l’entreprise est ce que l’on sait, certains considéraient qu’ils pouvaient, puisque c’est légal, être indemnisés. Cette tendance ne résista pas longtemps au bon sens.
Il fut donc suggéré que seul le président soit indemnisé, son travail à côté des agents de la S.E.M.E.X. étant réel, même s’il n’a pas été couronné de réussite.
La question trouva son épilogue le 9 septembre dernier. Jean Ruffet, président de la S.E.M.E.X., refusa tout net d’être indemnisé.
Je le lui ai dit : Jean Ruffet, vous êtes un honnête homme...

Raymond Lauret


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