Une bien bonne leçon... de La Réunion “d’en bas”

15 mars 2005

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C’est vrai : c’est peu, dans l’océan d’insécurité et d’incivilités précoces que nous voyons monter régulièrement. C’est peu, mais c’est beaucoup en même temps.
Cela s’est passé la semaine dernière, dans la petite commune de Bras-Panon. Un jeune homme, 17 ans tout juste, braque le bureau de poste de la Rivière du Mât-les-Hauts, s’empare des 2.500 euros qu’il trouve dans le tiroir caisse et s’en va, j’ai envie de dire tranquillement, se payer un scooter tout neuf un peu plus loin.
Ce que le vendeur de scooter n’a pas fait (on me dira bien entendu, qu’il n’a pas à le faire !), le père du garnement l’a fait. Il a emmené son rejeton au poste de gendarmerie où ce dernier a tout dit du braquage du bureau de poste, tel que cela lui a été suggéré par les multiples films fort suggestifs qu’il lui est donné de visionner un peu partout, et notamment à domicile ; puis du scooter acheté comme on va prendre son pain de 0,80 euro chaque matin à la boulangerie du quartier.
Il y a encore des parents qui entendent montrer à leurs jeunes pousses qu’il y a des choses qu’il ne faut pas faire, parce que c’est la honte pour toute la famille. En faire un sujet de préoccupation est une attitude positive chez ceux d’entre nous qui voient notre société se détériorer. Et se dire que tout commence à pourrir par la tête ne saurait être la réponse dont on doit se satisfaire. Ne pas se résigner, là où on est, c’est ce qu’il faut faire.
Il y a quelques semaines au Port, un père avait raccompagné son fils au commissariat, après que celui-ci s’était fait remarquer avec d’autre jeunes. Nous en avions ici même parlé et nous nous en étions félicités.
Il y a encore des parents qui réagissent. Cela ne pourra régler... le dérèglement de notre société. Mais, pour celui qui refuse d’abdiquer pour ce qui le concerne, c’est une bien bonne leçon donnée à ceux qui, au nom du tout libéral, s’obstinent à vouloir réduire - et donc détruire - un service public qui a, jusqu’à présent à peu près rempli le rôle que toute nation attend. Que veut-on ? D’une société à l’américaine où porter son arme sur soi, et s’en servir si de besoin, est parfaitement légal ?...

R. Lauret


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