Une bien jolie histoire belge...

17 janvier 2006

On peut appartenir au premier cercle de ceux qui ont fondé la Communauté européenne du charbon et de l’acier... On peut être bien en vue dans la saga des États dont la voix compte... On peut voir chaque jour converger dans sa capitale des dizaines de trains et d’avions qui y déversent des milliers de hauts fonctionnaires et de cadres dirigeants qui viennent y gérer une belle partie des affaires d’une partie de la Terre... On peut être cela et même élire démocratiquement sa classe dirigeante qui saura cohabiter avec un roi ravalé au rang du joli et respecté symbole... Oui, on peut être tout cela et être amené, dans le même temps, à devoir faire face, avec une étonnante pudibonderie, à un “gros” pépin : un citoyen flamand, député de son état, a été pris dans les frissons amoureux provoqués par une citoyenne wallonne, députée elle aussi.
Lui s’appelle Rik Daems, elle Sophie Pécriaux.
Lui est flamand, donc francophobe, député de droite et, qui plus est, chef de son groupe politique, tandis qu’elle est wallonne, députée du groupe socialiste francophone. En Belgique, Wallonds et Flamands, c’est pas amis-amis.
Rik a beau avoir admis qu’il ne pouvait plus rester à ce poste de chef de groupe, vu qu’il partage les secrets que l’on se dit le soir sur l’oreiller quand, avant de s’endormir, tous les tourtereaux du monde se démontrent la confiance qu’ils ont en l’autre, dans le landerneau de la Flandre, on se rappelle des heures sombres de l’Histoire où la France n’était pas ici en odeur de sainteté. Et puis, et puis, du côté des socialistes de là-bas, la nouvelle serait, dit-on, plutôt bien accueillie, ne serait-ce que parce que, pour une fois qu’une “histoire belge” contribue à poser sérieusement un problème de fond, on ne va pas faire la fine bouche. Loin des camarades de Sophie, évidemment, l’idée que cela fait désordre chez les adversaires de toujours... Et puis, personne ne leur fera croire, à nos amis de l’autre côté de l’Escaut, que l’idylle de Rik et de Sophie est unique dans l’histoire des couples de députés qui siègent chacun de son côté dans la même Chambre le jour et dorment l’un contre l’autre, oui... tout contre, le soir dans le même lit...
Certes, en France, Ségolène et François appartiennent au même P.S. Mais est-on sûr qu’entre eux, c’est le même courant qui passe ? Sinon pourquoi, depuis que les sondages ne lui sont pas défavorables à elle, fait-il, lui, comme si cela n’était pas bon pour la France ? Ne dit-on pas, dans notre pays qui a dû décréter la parité, que femme qui monte trop n’est pas bon signe pour hommes en piste ?
Bon... laissons nos amis belges à leur histoire et attendons, avec l’impatience qui sied à une telle circonstance, de voir ce que seront les enfants qui naîtront de cette fort sympathique alliance de gens qui n’ont pas mis de gants pour gommer ce qui les différencie et qui se sont unis sur ce qui les rapproche...

R. Lauret


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