Une Organisation mondiale de la Solidarité ?

23 septembre 2005

Un ami me disait tout récemment que, pour lui, les “Billets doux” de Bruno Testa (cinq jours chaque semaine en page 3 du “JIR”) sont "particulièrement creux". Telle n’est pas, loin s’en faut, mon opinion. J’éprouve du plaisir à lire les clins d’œil sur l’actualité auxquels s’essaie, avec selon moi un certain talent, l’éditorialiste parisien du journal de la rue du Maréchal Leclerc. Je les trouve rafraîchissants et, je n’ai aucune gêne à le dire, j’en partage la plupart du temps les conclusions. Bien entendu, “plupart du temps” ne signifie pas tout le temps.

Ces derniers jours, à deux reprises, Testa a exprimé une opinion que je nuancerais volontiers. La remise en cause du droit au sol tout d’abord. Je suis prêt à tout comprendre et notamment que M. Baroin doit payer aujourd’hui au prix fort de son image d’humaniste les imprévoyances d’un système qui ne concerne pas que la France et qui, à l’échelle du globe, après avoir utilisé à son profit et de manière outrancière voire outrageante les ressources des pays pauvres, a laissé ces derniers dans un état de profonde misère. Mais derrière l’initiative législative de notre ministre des DOM, il y a malheureusement, en sourdine, l’annonce qu’il faut, pour parler cru, virer les étrangers. C’est comme ça que nos xénophobes de tout poil souhaitent que soit comprise la loi qui va sans doute être votée. C’est facile de clamer : "X... dehors !". Ça soulage, croit-on, de sa misère. Sauf qu’un décret n’a jamais réglé le moindre problème de fond. Poussés par le spectre du lendemain, n’ayant plus rien à perdre de plus que ce qu’ils subissent dans les pays où ils habitent, des pauvres, désespérés et dégoûtés, seront toujours, qu’on le veuille ou pas, candidats à l’émigration. Quand on s’entasse par dizaines dans une barque brinquebalante alors qu’on n’ignore rien des risques que l’on prend et que prennent ceux qui vous accompagnent, il y a là une marque de désespoir qui accuse les pays nantis. Si la planète Terre est aujourd’hui devenue un grand village, si les N.T.I.C ont rapproché peuples et pays du monde entier, faut-il s’étonner que des citoyens de cette planète aient envie de se construire un avenir là où on leur montre que le bien être existe ?

2007 est très proche, c’est dans 20 mois : On verra plus tard pour les réponses de fond. Aujourd’hui il faut, d’urgence, caresser les électeurs dans le sens du poil. Alors on caresse dans le sens du poil... Pour une vraie politique de co-développement initiée à l’échelle du monde entier, on repassera... On veut bien mondialiser le Commerce, mais pas la nécessité d’aider nos frères dans la misère à s’en sortir dans leurs pays au développement desquels on s’attacherait enfin sérieusement.

En un mot, à quand une Organisation mondiale qui s’approprierait le S de la Solidarité ?

Seconde opinion de Testa sur laquelle je bute volontiers : la raison pour laquelle Jospin a connu l’échec au premier tour de la présidentielle de 2002.
Il n’y a pas eu que Jospin à avoir été éliminé. Il y a eu tout son gouvernement dont les composantes, après avoir dirigé ensemble le pays, ont voulu se compter chacune pour peser de leur véritable poids (donc plus lourd !) dans la composition du nouveau gouvernement. Car tous imaginaient que ce nouveau gouvernement leur était destiné. Ils ont vérifié que la division est une opération qui ne diminue pas que la force des autres et qu’elle élimine tout le monde. En un mot, ils n’avaient jamais pensé au concept d’Alliance... par exemple !

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus