Une sorte de retour aux sources

18 avril 2007

L’ADIR et Maurice Cérisola avaient choisi le domaine de l’URCOOPA pour convier hier matin à une très instructive rencontre acteurs privés et publics sensibles et concernés par une nécessaire politique de maîtrise de l’énergie et de promotion des énergies renouvelables.

Plus d’un y ont vu une double symbolique : d’une part, on ne pouvait mieux choisir, pour parler énergie renouvelable, et plus particulièrement énergie solaire et photovoltaïque, que la zone de Cambaie, entre Le Port et Saint-Paul, là où s’enregistrent sans doute les plus grandes périodes d’ensoleillement chaque année. D’autre part, parler de ce qui est à la base de tout développement au cœur même de l’union des coopératives agricoles de notre île était bien vu : une sorte de retour aux sources. Il était donc normal que la salle de conférence de l’URCOOPA fut pleine.

L’auditeur non averti des rouages particulièrement pointus qui dominent la technologie de l’énergie aura tout de même compris et retenu que lorsqu’en juillet prochain, il sera question de « libéralisation de la commercialisation de l’énergie », comprenez par là que les prix seront “libérés”, il ne s’agira pas de s’affoler chez nous. La “Mission de Service Public” (M.S.P) qui caractérise le rôle dévolu à EDF par l’Etat court jusqu’en 2011. Elle garantit, par le jeu d’une péréquation tarifaire grâce à la contribution nationale au financement du coût de l’approvisionnement électrique, le tarif actuellement en vigueur dans toute l’île...

D’ici là, il nous reste 4 ans pour trouver la meilleure réponse à une augmentation de notre consommation d’électricité qui, de 2000 à 2005, a connu une progression moyenne de 4%, sachant qu’au début de cette année, cette progression se situait à la hauteur de 4,5%... Pour trouver aussi la solution à une demande qui frôle les capacités maximums de production. Pour trouver encore le moyen de faire face à l’augmentation du prix de l’approvisionnement en énergie fossile.

Il y a une volonté forte à La Réunion de trouver toutes les bonnes solutions pour relever ensemble ces défis. C’est d’autant plus vrai que, de l’avis des spécialistes qui animaient le colloque de l’ADIR, on peut considérer que les conditions qui prévalent dans notre île font de nous « un accélérateur de la politique nationale », laquelle vise à atteindre dès 2009 les engagements de la France de respecter le Protocole de Kyoto concernant la pollution atmosphérique.

En effet, le rachat par EDF du Kilowatt d’électricité photovoltaïque vient de passer de 0,30 à 0,40 euro. C’est une mesure qui n’est pas neutre, surtout qu’elle s’adosse à des subventions de l’ADEME, de la Région, de l’Etat (via la défiscalisation) et de l’Europe. Par ailleurs, on assiste chez nos industriels à un véritable “effet citoyen” dans une démarche qui participe à diminuer à terme notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur ainsi qu’à une maîtrise et à un suivi améliorés de nos dépenses en matière d’énergie : la puissance installée cumulée en énergie solaire a été, de 2003 à 2005, multipliée par trois, ce qui nous place en tête des régions de France dans ce domaine.
Photovoltaïque, éolienne : notre île est entrain de prendre sa part dans la recherche appliquée en matière d’énergie renouvelable et donc de développement durable.

Maurice Cérisola l’a précisé : les principaux candidats à la Présidentielle ont été interrogés par les forces productives de La Réunion (« La Réunion Economique ») sur un projet baptisé “La Réunion, laboratoire vert”, lequel dit bien, à travers les mots, la haute dimension de l’ambition qu’elles se donnent.

Qui s’étonnera que ces candidats y ont répondu de leur intérêt ?

Raymond Lauret


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