En 1994, Madame Chantal Lauvernier publie un ouvrage à partir de la thèse qu’elle a consacrée au Docteur Raymond Vergès. Raymond Vergès... 1882-1957. J’avais été frappé par l’histoire de sa vie, lue et relue. J’avais écrit...

Une telle vie méritait qu’un historien lui consacre un ouvrage

16 septembre 2005

S’il est, à La Réunion, un homme auquel la mémoire et le cœur de la population, toutes opinions confondues, vouent une admiration unanime, c’est le docteur Raymond Vergès. Médecin, ingénieur, diplomate, maire et député, le docteur Raymond Vergès a, incontestablement, marqué son époque.
Brillant élève au lycée de Saint-Denis, ce fils de milieu modeste obtient, en 1901, la bourse du Conseil Général de La Réunion afin de pouvoir poursuivre ses études supérieures à Paris. L’Université lui décerne tour à tour ses diplômes en physique, mathématique, géopolitique, puis en agronomie coloniale et en agriculture.
Dès 1908, après une longue traversée ferroviaire de l’Europe et de l’empire russe, l’ingénieur Raymond Vergès participe à la construction de lignes de chemins de fer en Chine pour le compte de la “Société française du Chemin de Fer”. De retour en France en 1912, à trente ans, il commence des études de médecine et se retrouve sur le front militaire avec le déclenchement en 1914 de la première guerre mondiale, au terme de laquelle il reçoit la croix de guerre, la médaille des blessés militaires, la médaille interalliée de la victoire, la médaille de la victoire, la médaille commémorative 1914-1918 et la croix du combattant.
Puis commence une grande carrière en Asie du Sud-Est comme professeur, médecin responsable de services de santé et diplomate. En 1930, il termine son périple asiatique et regagne Paris avant que, par arrêté du 31 décembre 1931, il retrouve son île natale, après 30 ans d’absence.
Tour à tour médecin de la station d’Hell-Bourg et à Saint-André, chef de service de la Santé à La Réunion, le docteur Raymond Vergès apparaît très vite comme le chef de file d’une élite intellectuelle et de l’ensemble de ceux qui veulent changer fondamentalement la société réunionnaise. Médecin des pauvres, notre compatriote fait appliquer les méthodes de prévention en matière de santé, anime le mouvement maçonnique et aboutit fort logiquement à la mise en place de l’action syndicale et d’un large rassemblement politique. Maire de Salazie, de Saint-Denis et de Saint-André, député de La Réunion, son nom restera à jamais indissociable de la transformation de La Réunion de colonie en département.
Lorsque le 2 juillet 1957, à 12 heures 35, il décède à Saint-André, toute La Réunion se sent en deuil. C’est une foule immense qui accompagnera le char funèbre depuis la mairie de Saint-André jusqu’au cimetière de l’Est.
(À suivre)

R. Lauret


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