Vélo : cela va sans dire...

16 février 2005

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J’évoquais hier les remarques que m’avait transmises le Général Yvon Lucas quant aux bienfaits et autres avantages que la circulation à vélo peut représenter pour le citoyen : pollution nulle, santé confortée, facilités dans les déplacements, sécurité préservée voire accrue...
Yvon Lucas va plus loin.

Rappelant que l’utilisation intense du vélo comme moyen de déplacement est souvent associée aux “pays plats” que sont la Hollande ou le Danemark ou à des villes comme Amsterdam et Copenhague, il cite encore fort judicieusement la Suisse, pays de montagne s’il en est, où le vélo compte pour 23% à Bâle (230.000 habitants) et 15% à Berne avec ses rues qui “montent” à 7% de pente.
Il aurait pu nommer aussi Fribourg en Allemagne, où la voiture est totalement bannie en centre-ville et où, est-il nécessaire de le préciser, les gens de tous âges sont tout à fait à l’aise sur leur bicyclette, sans complexe ni difficulté. Question d’habitude...

Le cycliste serait-il à l’aise parce que le climat est doux dans ces pays du Nord ? Bien-sûr que non !
L’Italie connaît des chaleurs caniculaires et Parme a un taux d’usage de la bicyclette comparable à celui d’Amsterdam. Toujours en Italie, la ville de Ferrare (160.000 habitants) a un taux d’usage du vélo dépassant les 30%. J’ai personnellement vécu la pratique cyclotouriste à Florence. C’est remarquable et, pour le Réunionnais que je suis, c’était émouvant.
Et la pluie ? À Tianjin, en Chine, vous les voyez, les cyclistes équipés de leurs immenses imperméables jaunes adaptés à l’usage du vélo par temps de pluie ou de neige. Croyez-moi, on n’y perçoit pas l’ombre du moindre embarras !

Yvon Lucas aborde un autre aspect de la problématique vélo en ville. Une place de stationnement pour vélo coûte 55 euros. Pour une voiture, c’est 2.300 euros. Et comme bicyclettes et automobiles marchent toujours par 10 en places de parking, c’est 550 euros pour les uns et 23.000 euros pour les autres. Et si l’on devait compter par centaines, il vous serait aisé de comparer les dépenses qui incombent ou incomberaient aux Municipalités, avec nos impôts !
À vous de comparer donc et d’oser vous engager dans une démarche qui porte essentiellement sur le changement des comportements de nos citoyens.

Yvon Lucas cite ici le cas de Genève, où la volonté politique exprimée par les élus a rencontré l’adhésion de la population et s’est traduite par le doublement de l’usage de la bicyclette en moins de 10 ans.
La bicyclette, c’est un site propre, sécurisé, éclairé. C’est des postes de repos et de ravitaillement. C’est la possibilité de prendre le tram-train à une gare dotée de parking pour votre vélo.
La bicyclette, en un mot, c’est une attitude citoyenne exprimée par tout habitant, quel que soit son âge. Et, faut-il le dire et le souhaiter, quel que soit son niveau social.
Si faire une demi-heure de vélo chaque jour à votre allure c’est renforcer sa santé, si se déplacer en ville à bicyclette c’est participer à “la fluidité” de la vie de la cité, alors cette belle bataille qui est à mener mérite d’être gagnée. Et là, ce n’est ni Paris ni ailleurs qui la mènera et qui la gagnera.
C’est là notre affaire à nous, cela va sans dire. Mais cela va bien mieux si on le dit...

R. Lauret


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