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27 septembre 2006
Il s’appelle Jean-Jacques Martial ; il est l’auteur du livre “Une enfance volée”. C’est un homme de petite corpulence, proche de la cinquantaine, portant toujours un chapeau de feutre, le visage marqué par les séquelles d’une enfance meurtrie. Il fait partie de ces enfants qui ont été arrachés à leur famille et déportés vers la France dans les années soixante, à l’initiative de Michel Debré alors Député de La Réunion. Certes, j’avais déjà lu son livre ainsi que les articles sur ces enfants créoles envoyés dans La Creuse ; leur vécu m’avait profondément touché, mais ce vendredi, Jean-Jacques était en face de moi. Je l’avoue, j’ai été bouleversé par son récit de vie. À première vue, l’homme est inhibé, en colère, se croyant en même temps proscrit de la société réunionnaise. Il me donne l’impression d’y croire sérieusement. Nous avons commencé à discuter, je lui ai expliqué que j’étais un Saint-Andréen comme lui, et que je connais une partie de sa famille. C’est à cœur ouvert qu’il m’a alors raconté son “enfance volée” et surtout ce qu’il appelle un "kidnapping" organisé pour l’enlever à sa grand-mère. Il a demandé réparation du préjudice subi à l’État. Aucune réponse positive à ce jour.
C’est une histoire révoltante qui m’amène à maudire, une fois de plus, tous ceux qui, à l’époque, ont eu l’idée d’organiser cette déportation, ou en étaient complices. La déportation des enfants les plus déshérités vers certains départements désertifiés de la métropole. Ces irresponsables, en séparant les enfants de leur famille, ont attisé la haine et la rancune. C’est une honte, c’est indigne au pays des Droits de l’Homme.
En dépit d’un passé très douloureux, Jean-Jacques a réussi à fonder une famille ; il vit dans le département de l’Aude avec sa femme et ses deux enfants. Il continue de se battre pour faire valoir ses droits. Actuellement, il est à La Réunion, chez sa mère qu’il a retrouvée en 2001, après 35 ans de séparation ; c’est parce qu’il est TOS qu’il s’est permis de venir rencontrer un conseiller régional. Sa requête est simple : comme bien des Réunionnais, il aspire à vivre et travailler au pays. Pour cela, il a participé à plusieurs reprises au mouvement inter-académique organisé par le Rectorat. Et à chaque fois, il s’est vu opposer un refus catégorique.
La gestion de ces personnels de l’Éducation nationale n’est maintenant plus du ressort de l’administration académique, on l’adresse aux collectivités. Il a essayé de frapper à la porte du Conseil général, personne ne veut l’entendre. "Est-ce parce que le Département est complice de l’État à qui j’ai réclamé une indemnisation qu’on refuse de me recevoir ?", s’interroge-t-il. À la question de savoir pourquoi il s’adresse au Conseil régional, il m’a répondu : "C’est parce que je compte sur le Président Paul Vergès qui est le seul homme capable de débloquer mon transfert. Toutes les portes me sont fermées. Ils ont brisé ma vie, je veux au moins, sur ce point, gagner gain de cause et surtout retourner vivre auprès de ma mère". Tout simplement.
Au-delà de ma réponse - qui consistait à lui assurer de mon soutien et de ma volonté d’essayer de trouver une solution à son transfert - je me demande pourquoi le mauvais sort s’acharne sur cet homme. Et je comprends mieux cette frustration qu’il porte en lui, quand il dit avoir été persécuté partout où il frappait. Il ne le dit pas, mais de la haine, il en éprouve bien évidemment contre la société. Ce qui est tout à fait normal lorsqu’on a été victime d’une politique inhumaine aux relents nauséeux qui n’a résolu en rien le problème des départements désertifiés de Métropole mais qui, en revanche a causé d’infinies souffrances par ailleurs.
Jean-Jacques Martial mène un combat exemplaire quotidiennement. Grâce à son témoignage sur son enfance volée, à sa revendication concernant son nom qui lui avait été confisqué (et qui lui a été restitué 35 ans après), à la plainte portée contre l’État pour déportation, il a mis fin au silence qui entourait le scandale des années Debré à La Réunion. Courageux il est, parce qu’il a osé attaquer l’État. Il a enfin retrouvé sa famille et surtout sa mère qu’il ne veut plus quitter ; il continue à se battre pour revenir exercer son métier dans son pays. Je tiens à le féliciter pour sa pugnacité. Tout humaniste ne peut pas rester insensible au sort réservé à cet homme, cet enfant pauvre des années 60.
Yvon Virapin
*Lire “Une enfance volée” - www.jjmartial.com
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