Vivement qu’on s’y attaque

17 avril 2007

« Putaing, ça c’est une nouvelle qu’elle est extraordinaire ! » se serait sûrement exclamé mon beau-frère marseillais s’il était toujours en vie...
La nouvelle, j’entendais Patrick Ollier, le Président par intérim de l’Assemblée Nationale, l’annoncer jeudi soir à la télévision : les privilèges dont bénéficient à vie (oui à vie !..) les anciens présidents du Palais Bourbon (voiture de fonction avec chauffeur, secrétaire, bureau...) sont abolis. Faut-il commenter, c’est tellement « si énorme » ?
Ces privilèges - dont on a peine à croire qu’il s’est trouvé des élus de la République qui ne se sont pas dit que ça puait le dégoût - ces privilèges donc, des élus de notre système dit de démocratie représentative ont pu les voter (ou se les voter). Ces privilèges sont possibles parce que les lois de notre République les permettent, sans que nul Conseil Constitutionnel n’ait osé les invalider (ne serait-ce que par la procédure de l’auto saisine).
Ce sont ces mêmes lois de notre République qui autorisent qu’une même personne cumule des fonctions électives pour lesquelles elle touchera autant de sulfureuses indemnités. Sachant qu’elle n’a pas le temps matériel d’y passer le temps qui équivaut à ce qui correspond comme émoluments, on est bien obligé de se dire que c’est seulement « la responsabilité » de l’élu qui est avant tout rémunérée, quand ce n’est pas sa seule présence. On croyait naïvement mais sincèrement que « la responsabilité » est un acte d’autorité morale. Eh bien, non ! Et puis, il y a, pour couronner le tout, cette supercherie démocratique appelée « le quorum »... Cela se paye, la présence !
La question ne se poserait pas si la possibilité d’avoir plusieurs mandats politiques ne s’accompagnait pas de celle d’être payé autant de fois.
J’ai presque envie de dire que c’est comme pour ce brave patron d’Airbus, Monsieur Noël Forgeard : 8,5 millions d’euros d’indemnités pour cesser de présider aux destinées de sa société et coprésider E.A.D.S ! N’oublions pas que, dans le même temps, un plan de redressement prévoit la suppression de 10.000 emplois dans les rangs d’Airbus. « Redressement » : c’est comme ça qu’on appelle un plan qui jette sur le carreau 10.000 travailleurs ! 8, 5 millions d’euros à Noël Forgeard : c’est autorisé, c’est légal, cela peut se faire. C’est une des règles, dit-on, du libéralisme !
Oui, vivement qu’on s’attaque aux provocantes et scandaleuses « pensions » de départ consenties aux « grands » patrons, qu’on s’attaque aux provocants et scandaleux avantages que se votent les parlementaires, qu’on s’attaque aux immorales indemnités versées aux élus qui cumulent et accumulent les mandats.
Cela sera fait, nous dit-on, juste après le 6 Mai ? Chiche...

Raymond Lauret


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