Voilà. Tout est dit...

27 janvier 2007

Dans l’interview qu’il a donnée à notre journal (édition de “Témoignages” de ce vendredi 26 janvier), Laurent Médéa revient sur l’affaire du CD dont la presse a récemment parlé, CD qui s’en prenait aux policiers de la BAC. Eminent sociologue, notre compatriote replace cet “épisode” de vie dans un contexte général avec un évident souci d’en appeler au sens de la responsabilité chez tous.

Je n’ignore pas que, lorsqu’ils ouvrent leur journal, de nombreux lecteurs subissent l’influence du titre plutôt que du contenu de tel ou tel article de presse. Il y a une poignée de jours à peine, on en a eu la démonstration dans le “JIR” avec un article que Florent Corée avait consacré à la conférence de presse de Paul Vergès, article qui ne reflétait absolument pas le titre (à effet d’annonce et arrière-pensée commerciale !) qui le pare.

L’interview de Laurent Médéa mérite d’être lue attentivement et, pour ce qui est de certains d’entre nous, conservée.

Ainsi, à la question de savoir « quel peut être le regard que des jeunes qu’une société privés de travail posent sur les personnes chargées de faire régner l’ordre public », le sociologue, évoquant le malaise, considère que, dans notre île, nous ne sommes pas devant « un problème de refus de l’autorité en général, ni même de rancoeurs contre la police ... A la différence avec les banlieues françaises, aujourd’hui , il n’y a pas d’affrontement direct entre jeunes et policiers. On observe encore un respect de l’uniforme de la part des jeunes... ».

Laurent Médéa, qui, il faut le rappeler, a mené pendant dix-huit mois une étude sur “la délinquance juvénile à La Réunion”, note par ailleurs que les jeunes qui ont réalisé le fameux CD « ont choisi d’exprimer leur révolte (contre les services de la BAC) par des mots et non par des actes ». De ce CD, Laurent tient « à rappeler avant tout que cette chanson n’a jamais eu vocation à être diffusée à grande échelle ou commercialisée . » et que « il faut bien sûr condamner les menaces contre les forces de l’ordre ».

Voilà. Tout est dit. Tout est proposé à ceux qui refusent que la brutalité dont peuvent faire preuve dans certaines circonstances certains éléments de la Police, serve de motif pour que toute la Police soit montrée du doigt. Tout est proposé à ceux qui se demandent où nous allons quand des jeunes exclus brûlent les petites voitures des petits travailleurs, dérobent le sac de la vieille retraitée, caillassent les VSAV (Véhicules de Secours et d’Assistance aux Victimes) des pompiers penchés sur un blessé de la route ou aspergent d’essence l’automobiliste qui s’étant arrêté pour porter secours à un (faux) accidenté de la route, est en fait tombé dans un guet-apens particulièrement odieux.

Rien ne se fera avec le kärcher ou les galets.

Tout sera dans le dialogue, les rencontres, la discussion entre ceux qui veulent « koser » comme le dit Médéa et ceux qui dont le devoir est de veiller à la sécurité des plus faibles.

Et Laurent n’a pas tort quand il conclut en nous avertissant encore « qu’il existe un fossé beaucoup plus large qui sépare une partie de la jeunesse réunionnaise des quartiers populaires qui se sentent abandonnés et tout le reste de la société réunionnaise ».

Voilà. Tout est dit...

Raymond Lauret


Hommage de La Réunion à l’Abbé Pierre

Cathédrale comble pour une promesse faite à l’Abbé Pierre. Il demandait d’être formidable. Le serons-nous vraiment, envers l’homme de foi, le défenseur des sans voix, des sans logis ? Envers son combat ? Plusieurs hommes politiques sont venus à la célébration, mais surtout des compagnons d’Emmaüs, des Réunionnais. Célébration poignante sous la crosse de l’évêque de La Réunion, Monseigneur Gilbert Aubry, qui adresse avec tout son verbe un message de reconnaissance envers l’Abbé Pierre. La Réunion entonne ses cantiques, les Réunionnais pleurent un grand homme. N’oublions surtout pas de cette cérémonie la promesse faite, celle de veiller sur nos indigents, nos sans toit, nos sans repas, nos sans travail aussi.


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