Vouloir aller plus loin...

8 août 2005

(page 2)

J’avais été invité par Monseigneur Gilbert Aubry à participer vendredi dernier à la conférence de presse que des jeunes de la délégation régionale des J.M.J. (Journées Mondiales de la Jeunesse) donnaient à la veille du départ pour Cologne, en Allemagne, d’une importante délégation de La Réunion.
J’écoutais avec attention Jane Técher, Jean-Benoît Turcotti, Anne-Marie Rivière, Karine Grondin, Eddy Castel et Thierry Imira s’exprimer sur ce que ce voyage pouvait représenter pour eux comme engagement à restituer auprès des autres lorsque, dans deux semaines, ils seront de retour dans leur île.
Je les écoutais, satisfait de voir qu’il y a des jeunes, sans doute de toutes catégories sociales, qui sont capables d’un engagement fort, d’un engagement qu’ils refusent que l’on confonde avec une quelconque incantation stérile et sans fin car, dans leur esprit et dans leurs propos, cet engagement est au service de leur pays, ouvert et, sans doute, offert au monde.
Je les regardais, admiratif devant la préparation à laquelle ils s’étaient soumis car chacun de leurs exposés est un élément d’une cohérente réflexion.
Et puis j’entendais bien Gilbert Aubry, à l’aise au milieu de cette jeunesse, exalter cette foi qui "veut vouloir aller plus loin" et au milieu de ces jeunes qui se disent que "l’on part avec le minimum, dans l’incertitude" mais que "l’on va partager l’essentiel avec les autres", l’essentiel, c’est-à-dire "soi-même, sa culture, son pays si grand parce que si riche de ses différences".
J’entendais l’évêque de La Réunion anticiper les premières pensées de ceux qui l’entouraient quand ils se disaient, en une même communion, que "je ne pourrais plus être pareil après avoir mis en symbiose toutes les valeurs du monde", parce qu’ils auraient pris conscience que "La Réunion n’est pas un petit pays, qu’elle a ses propres richesses", parce qu’ils auraient vérifié que "la foi n’a pas de frontière" et que "la mort c’est ne pas avoir d’espérance".
J’écoutais donc Gilbert Aubry qui faisait là la transition entre le samedi 20 août prochain où la délégation régionale des J.M.J. convie au Port des jeunes de toute l’île, pour une journée de réflexion et de partage autour des arts plastiques, de la chanson, du sport, et Cologne. Son propos n’aurait pas, mais pas du tout, sonné faux sur un stade ou sur une piste, à l’heure où l’éducateur sportif s’adresse à ceux dont il a la charge et les invite, dans son discours, à dépasser la seule préoccupation de la performance pour viser la plénitude du dépassement de soi.
Je l’écoutais et me disais que le débat que nous aurons ce samedi là avec des sportifs qui, dans le silence de la concentration à laquelle ils se consacrent avant d’entrer sur la piste ou le stade, ou bien avec des artistes qui s’étonnent parfois qu’au bout du pinceau tant de douces couleurs viennent révéler une âme, ou bien encore avec la sage femme qui s’émerveille, comme le chirurgien, de faire naître à la vie un petit nouveau né, je me disais que ce débat pourrait bien avoir un sens. Ne serait-ce que pour nous ramener à notre dimension d’homme et de femme, nous qui parfois ne voyons pas que si s’entraîner ou apprendre sont nécessaires, cela n’explique pas tout à chaque fois...

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus