Vu(es) d’avion...

1er juillet 2006

Ce jeudi 29 juin, peu après 8h30, l’avion d’Air Austral avait déjà amorcé sa descente vers notre île. Par le hublot, deux scènes de notre quotidien me sautent aux yeux.

Au milieu de l’Océan indien avec, tout au loin, tout au fond, les côtes de la région Ouest de notre département qui se laissent à peine deviner, un bâtiment de la marine marchande vogue en direction du Nord, sans doute vers l’île Maurice. Ce qui me frappe, c’est la toute petite taille de ce bateau dont je ne peux m’empêcher de constater combien il est bien seul et bien léger face à l’océan qui a tellement, dans le passé, dans des vagues monstrueuses, englouti d’esquifs et d’équipages qui un jour "sont partis joyeux" vers le grand large. L’homme maîtrise pleinement aujourd’hui les technologies les plus sophistiquées. Les milliers et les milliers de bateaux de toutes tailles et de toutes fonctions qui sillonnent tous les jours les océans de toute la Terre en sont une belle et grande illustration. La sécurité des biens et des personnes, la régularité des trafics maritimes, leurs performances donc en ont fait un pan entier et essentiel de nos modes de vie. Me revient cette interrogation particulièrement sensée d’Arthur Clarke à propos de notre planète : "Quelle idée a-t-on eu de l’appeler Terre alors qu’elle est clairement Océan ?...".

J’ai eu alors envie de fermer les yeux et de revivre les débats auxquels, il y a deux jours seulement, je participais aux Açores, à Horta.

Horta... Un fort joli port de plaisance et de pêche s’offre à l’admiration du visiteur qui vient d’y poser les pieds. Ce qui m’avait frappé, c’était l’étonnante ressemblance qui s’y dégage d’avec la vue que l’on a depuis le Barachois de Saint-Denis en regardant le Cap Bernard. La montagne y est un peu moins haute, mais c’est la même falaise qui surplombe l’océan !

Pour aller de l’autre côté depuis Horta, les Açoriens n’ont pas choisi de faire une route en pied de montagne, là où selon les lois de la géologie, la falaise a pour vocation universelle de glisser tôt ou tard. Pour passer la montagne, les Açoriens ont réalisé en hauteur une superbe route à deux voies qu’il leur sera possible, quand cela sera nécessaire un jour, de porter à quatre...

À travers le hublot de l’avion d’Air Austral qui maintenant longe notre Route du Littoral, j’ai tout le loisir d’admirer la file des voitures qui ont pris d’assaut le canal bichique. Tout à l’heure, vers 10h30, au volant de ma voiture, je mettrai une bonne demi-heure pour arriver, depuis Gillot, à la hauteur de la Caserne Lambert...

Bon... ne revenons pas sur ce dont M. Yvan Martin, de la D.D.E., rappelle avec raison qu’il s’agit d’une décision prise à l’époque, qui s’impose à nous aujourd’hui et "avec laquelle il nous faut faire" désormais dans tous les actes de notre quotidien.

N’y revenons pas... Mais pour la faire deux fois par jour dans le "bon sens", j’avais oublié que la route du Littoral nous impose de faire avec elle...

Raymond Lauret


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