Vu la marge d’erreur communément admise...

2 mai 2005

(Page 3)

Si j’en crois Jacques Tillier, au lendemain de l’annonce par le “JIR” du sondage réalisé par IPSOS, j’aurai, mercredi dernier, “pondu dans la douleur un édito particulièrement tourmenté”. Bigre ! Et le patron du journal fondé par Fernand Cazal de penser que j’étais "sans doute fiévreux le jour de la ponte". Totoche !
J’en ai bien-sûr souri et calmement, j’ai réagi, comme à mon habitude.
Je le sais, je suis un être sensible, comme nombre d’entre nous. Mais je ne crois pas être atteint de sensiblerie, comme certains peuvent en être littéralement malades.

La fièvre et la douleur dont m’a vu diminué (mon camarade) Jacques Tillier, c’était effectivement, l’autre semaine, une réalité. Mais cette fièvre et cette douleur, elles relevaient de l’état de fatigue physique qui était le mien à cette époque où je multipliais - ça n’arrive pas qu’aux autres ! - les visites chez Marc Dorémieux ou Rémi Colbert.
Sondages ? Beaux petits et innocents sondages ! N’est-ce pas le “JIR” - oui, oui, c’est le “JIR” ! - qui, en 2001, avait “sondé” les électeurs de certaines villes (de mémoire, Saint-Louis et Saint-Denis) et qui annonçait la réélection facile (facilitée ?!) des sortants ? Et que je me souvienne, c’est ni dans le “JIR”, ni ailleurs d’ailleurs, que j’ai lu avant avril 2002, que nous aurions à choisir au second tour des présidentielles entre Jacques Chirac et l’autre.

La fièvre et la douleur dont me taquine mon camarade le big boss du “JIR” tiennent-elles en ce que j’ai osé “pondre”, dans mon libre propos : "Faut-il être surpris que... 80% des électeurs de droite aient l’intention de voter “oui” ? Non, bien-sûr que non. Faut-il être surpris que selon ce même sondage que publie le “JIR” d’hier, 57% des électeurs du PCR se prononcent pour ce même “oui” ? Euh... Ben... Y aurait-il pas une petite erreur quelque part, là dedans ?". C’est bien mon droit, non, de douter de tout, et surtout des sciences que l’on sait approximatives !
Et les quelques comprimés de Rhinofébral que j’ai dû avaler à l’époque n’avaient pas atteint, Dieu merci, mon mental. Si j’admets bien volontiers que le Bon Dieu ne m’a pas donné, dès ma naissance, la faculté qu’ont certains à rester froids devant les coups de la vie, ce même Bon Dieu m’a fort heureusement permis d’être sensible aux problèmes de l’humanité mais sans jamais verser dans la sensiblerie. Comme tant d’entre nous, d’ailleurs...
Et je vais faire une... comment qu’on dit ?... je vais faire une confidence à Jacques Tillier. Si le “non” devait l’emporter - et vous conviendrez avec moi que, vu la marge d’erreur communément admise en matière de sondage et vu que nous sommes, à trois ou quatre points près, dans une fourchette de 50-50 -, si le “non” devait l’emporter, disais-je, je ne crierai pas victoire et ne sablerai rien. Je mesurerai tout ce qu’il y va falloir encore faire pour transformer les mentalités de nos contemporains, dans un monde qui a choisi et, hélas, réussi dans une large mesure à idéaliser la consommation du superflu bon marché et à n’importe quelles conditions.

La France et l’Europe, tout au long de leur tumultueuse Histoire, ont porté haut, très haut, le drapeau des droits de l’Homme, du citoyen et de la liberté pour lesquels des centaines de milliers d’hommes et de femmes ont donné leur sang ou sacrifié des années et des années de leur courte vie.
Aujourd’hui, certains ont flanqué à l’Europe le qualificatif de "marmite manzé", comme à l’époque, dans les années 1960, le peu de décentralisation et de régionalisation que nos aînés posaient déjà comme les prémices à davantage de responsabilités pour un développement réfléchi était diabolisé et érigé en d’incessants arguments électoralistes. Des curés s’y sont mis, dans les églises de notre Bon Dieu à tous, relayés, entre autres, par un certain René Martin-Darène !
Mais, souvenons-nous, il faut toujours relativiser les émotions d’un moment : ce même René Martin-Darène ne fut-il pas, quelques années après, l’un des fondateurs de l’A.D.N.O.E., laquelle fut portée sur les fonds baptismaux dans la salle de réunion de la Maison des œuvres diocésaines, rue de la Source, là où s’élève aujourd’hui le Palais du Conseil général ?
"A.D.N.O.E.?", s’interrogeront sans doute les plus jeunes d’entre nous. Ne riez pas, ne vous indignez pas non plus : c’était l’Association pour le Déroulement Normal des Opérations Électorales, association à durée heureusement limitée mais enregistrée, comme il se doit en Préfecture de Saint-Denis de La Réunion ! Cela ne s’est pas inventé tellement cela s’imposait !

R. Lauret


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