Yves Éthève dénonce...

3 mars 2006

Le projet de Convention collective dont le mouvement sportif sera très bientôt doté a-t-il contribué à enfin déclencher chez Yves Éthève, le brouillant président de la Ligue réunionnaise de football, le besoin de vouloir "mettre un terme à l’hypocrisie générale" qui, dit-il, prévaut avec ce qu’il faut appeler les dérives “professionnalisées” du foot réunionnais ? Il faut remercier Thierry Lauret de contribuer à crever l’abcès dans le “Quotidien” de mercredi dernier.
Yves Éthève entend, dit-il, partir en guerre contre ces "entraîneurs, ou joueurs, employés par une mairie" et rémunérés par le club, en plus de leurs salaires d’agents territoriaux, cela s’entend ! "Il y en a beaucoup, assure Yves Éthève, et pas que dans le foot".
Le boss de la L.R.F. se heurtant, assure-t-il, à une fin de non-recevoir tenace de sa fédération nationale, il est clair qu’il ne lui reste aujourd’hui qu’à se retrouver avec l’ensemble de ceux qui, militants bénévoles dans le tissu sportif réunionnais, constatent une trop grave “tolérance” - de ces tolérances particulièrement grossières - des décideurs politiques en premier lieu vis à vis de tel sport, le football - un certain football - pour être clair. Et ils sont de plus en plus nombreux qui, de plus en plus fortement, ont envie de dénoncer cette anormalité qui veut que la dérive professionnalisée du foot prenne depuis quelque temps des allures inacceptables.
Quelle est la part des subventions municipales qui va aux seuls clubs de football là où il y a aussi beaucoup de clubs d’autres disciplines ? À quoi servent ces parts importantes d’argent public ? Quels sont les montants des “indemnités-salaires” qui sont versés à quelques dizaines à peine de privilégiés ? Combien touche-t-on quand on est alors un “bon” entraîneur ?
Autre chapitre qu’il est demandé d’ouvrir : les flux financiers qui proviennent des sponsors. Comment s’orientent ces sommes souvent importantes ? Qui, sans que dans la forme cela soit critiquable, définit les affectations de cet argent que les milieux économiques destinent à la vie sociale de la cité ? Pourquoi donc privilégie-t-on le foot ? Quel est le rôle que jouent ici, directement, les médias ? Pourquoi ?
Autant de questions que des professeurs d’EPS, des éducateurs de tous sports tout autant formateurs que certains autres, des sportifs tout simplement se posent aujourd’hui. Et que le CROS de La Réunion entend d’une oreille attentive... sans parler de celles que tendent les familles dont on a tendance à oublier qu’elles sont des contribuables...

R. Lauret


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