Yvon Grondin ou le paille-en-queue de nos falaises...

28 avril 2005

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Il y eut un jour un choc.
La cour du collège, là où il enseigne la technologie... Deux jeunes qui agressent un professeur... La scène se déroule à deux pas de lui, là, sous ses yeux...
Il y a quelques années, lorsque sur un court de tennis ou sur un parcours de cross il donnait la réplique aux meilleurs, jamais les choses n’auraient pris une telle allure. Il serait intervenu et aurait par la suite convoqué les deux adolescents pour s’adresser à leur intelligence et leur crier ce qu’il convient de dire dans de telles circonstances.
Mais ce jour-là, il était déjà atteint de cette maladie qui vous laisse toutes vos facultés intellectuelles, tout votre mental et toute votre capacité de ressentir des émotions, mais qui vous agresse physiquement.
Ce fut un choc, celui que l’on ressent comme une blessure surgie du plus profond de votre être, humiliante et qui peut terrasser dans leur dignité les hommes les plus solides.
De ce jour, de cet instant, une obsession est née, avant qu’elle ne prenne forme et ne trouve son champ d’application dans lequel elle va entraîner les autres.
Yvon Grondin prend alors le parti de consacrer ce qu’il lui reste de temps à vivre pour faire partager au plus grand nombre la nécessité de dénoncer, dans l’action et le témoignage, la violence dans nos villes et nos quartiers, d’agir auprès des jeunes et des moins jeunes pour que, au fond de chacun d’entre nous, s’enracine la conviction que de l’amour et du respect de l’autre peut naître cette flamme capable de changer sensiblement et durablement ce qui est la tendance.
Et ce furent ces arbres plantés dans la cour du collège, là même où se déroula, un jour, l’agression. Et ce fut l’opération “1.000 logos/1.000 slogans” qui vit sur des dizaines d’immenses bâches s’étaler dans le gymnase du Port les œuvres de 1.200 collégiens de la ville en une énorme mosaïque qui chantait la paix et fit dire alors à Jean Jacques Dordain, le directeur de l’Agence spaciale européenne que "la conquête de l’Espace est née de l’ambition de deux super puissances à vouloir à tout prix dominer militairement le monde. Ceux qui y sont allés en sont-ils revenus avec l’humilité qui s’impose quand on voit, de là-haut, combien nous sommes petits et perdus dans l’immensité du vide sidéral ?" Et que, finalement, ici-bas sur notre bonne vieille Terre, seule la paix vaut la peine d’être développée.
Ce furent mille et une autres initiatives qui ont vu des jeunes clamer, au travers des scènes jouées, que la violence ne passera pas par eux. C’est aujourd’hui son rêve de faire du paille-en-queue de nos falaises le symbole d’une paix qui animerait en permanence nos émotions à tous, ici et partout ailleurs, dans mille coins du monde.
Hier soir, dans le cadre du siège du Crédit Agricole, à la Providence à Saint-Denis, Yvon Grondin a reçu les Palmes Académiques pour services rendus à la Nation.
Avec Marie et Albert Mouvaye, avec d’autres encore de ses amis, nous sommes allés lui dire notre affectueuse reconnaissance pour l’exemple qu’il apporte à tous ceux qui, comme nous, n’aimeraient pas sombrer sous les coups de la difficulté et qui, comme lui, ne doivent pas craindre de vérifier que “s’ouvrir aux autres, c’est prendre le risque d’être aimé”.

R. Lauret


Rencontre des C.C.I. avec le Premier ministre

Le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin recevra l’ensemble des présidents des Chambres de commerce et d’industrie demain à l’Hôtel de Matignon.
Éric Magamootoo, le président de la CCI Réunion sera présent à Paris et participera à cette rencontre. Une séance de travail avec ses collègues des CCI des DOM est prévue dans la matinée.


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