La rubrique de L(è)R du temps

Leurs pompes qui nous pompent...

4 octob 2004

Les jours du pétrole sont comptés. Au rythme où file la consommation mondiale, certains avis qui font autorité disent que les réserves connues seront “asséchées” dans moins de cinquante ans.
C’est pourquoi ici ou là, pour des raisons qui, après avoir été écologiques, sont maintenant technologiques et économiques, des chercheurs s’activent, un peu partout dans le monde, pour hâter la maîtrise totale et performante de ce que l’on regroupe sous le terme d’énergies renouvelables.
Et, Dieu merci, les progrès dans la domestication du solaire et du photovoltaïque, de l’éolienne, de la géothermie et de la marée sont notables. Et lorsque le président du Conseil régional de La Réunion propose aux forces vives de notre île d’avoir l’ambition, dans une vingtaine d’années, de produire 75% de notre consommation d’énergie à partir du soleil, du vent, de la géothermie, des vagues et de la bagasse, rares sont aujourd’hui ceux qui se livrent encore au jeu du moucatage.
C’est pourquoi, aussi, le litre de carburant va logiquement augmenter. Parce que, toujours en position dominante dans la panoplie de ce qui nous est proposé pour faire marcher l’économie, ses détenteurs veulent profiter du temps qui reste.
Des fortunes colossales s’amassent, qui permettent toutes les folies.
C’est ainsi que se construit actuellement, grâce au fric du pétrole, au large de Doubaï, un ensemble touristique formé de quelques 300 petites îles qui restituent l’image de carte du monde.
Ces petites îles, d’une superficie allant de 11.000 à 40.000 mètres carrés (1 à 4 hectares !), sont vendues à de riches promoteurs qui dépenseront trois à quatre fois plus pour y construire des hôtels, restaurants, salles de sports et salons de jeux.
Des milliards sont investis au pays du pétrole abondant. Le but : récupérer les milliards de ceux qui en ont pour eux et qui ne se privent pas de bien les gaspiller entre eux.
C’est bien pourquoi, lorsque je passe à la pompe, j’ai tort de ne pas me soucier de ma contribution à cette immense orgie que s’offrent les nantis de la terre.

Raymond Lauret


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