Des milliers de Réunionnais manifestent

Grève du 19 mars : La Réunion dans la rue

19 mars 2009

À Saint-Denis et à Saint-Pierre, les deux manifestations organisées par le COSPAR ont rassemblé 10.000 personnes selon le collectif. Le COSPAR a rappelé sa volonté de refuser de signer un accord sélectif et maintient la mobilisation pour aller vers un accord global, qui donne satisfaction à tous les Réunionnais. Ce 63ème anniversaire de l’abolition du statut colonial à La Réunion a été une journée de grève et de manifestation.

La pluie et les tentatives de division n’ont pas entamé la mobilisation des Réunionnais. Ils étaient hier aussi nombreux que le 10 mars à répondre à l’appel du COSPAR (Collectif d’organisations syndicales, politiques et associatives de La Réunion).

Il est à noter la participation dans le défilé de Saint-Denis d’un cortège de militants culturels.

Dès 9 heures ce matin, ils étaient des milliers à se rassembler à la cour Basile, derrière le Petit Marché de Saint-Denis, un haut lieu des luttes revendicatives qui ont marqué l’Histoire de La Réunion.
Le cortège a ensuite traversé sans encombre la principale rue commerçante de la capitale avant de rejoindre la rue de Paris en direction de la Préfecture de Saint-Denis.

Malgré le mauvais temps, ils étaient aussi nombreux que le 10 mars à participer aux deux défilés organisés simultanément à Saint-Denis et à Saint-Pierre. Autant dire que loin de faiblir, la mobilisation s’amplifie autour des 62 revendications du COSPAR.

1,66 euros par jour

Le Collectif réclame notamment une baisse des prix de 20% sur 500 articles, et une augmentation de 200 euros des minima sociaux, des bourses des étudiants, des petites retraites et des bas salaires. Pour le moment, à la différence de la Martinique, l’Etat n’apporte aucune réponse pour les minima sociaux et tente avec le MEDEF d’imposer un accord de division qui augmenterait de 150 euros (dont 100 euros de l’Etat) les salaires de ceux qui travaillent dans le privé, et de 100 euros (de l’Etat) ceux du public. Dans les deux cas, le salaire doit être inférieur à 1,4 SMIC. Cela concernerait au maximum 100.000 personnes, alors qu’à La Réunion, les allocataires de minima sociaux sont plus de 140.000, et plus de 250.000 Réunionnais dépendent des minima sociaux.

Porte parole du COSPAR, Ivan Hoareau a fustigé une proposition qui soulage le patronat de ses responsabilités. Il n’apporte en effet que 50 euros, soit 1,66 euros par jour.

La balle dans le camp de la grande distribution

Le COSPAR a appelé à maintenir la mobilisation, en particulier pour faire entendre raison à la grande distribution, la frange la plus « réactionnaire » du patronat, rappelle Ivan Hoareau. Une grande distribution qui pratique des prix nettement plus élevé qu’en France alors que le niveau des taxes est beaucoup plus faible. La Région Réunion a en effet pris l’initiative depuis 20 ans de supprimer l’octroi de mer sur les produits de première nécessité. Ne reste plus qu’une TVA de 2,1 ou 8,5% sur ces produits. Malgré cela, ils sont bien plus chers qu’en France où la TVA est à 5,5 ou 18,5%.

Le COSPAR poursuit la mobilisation, largement soutenu par la population, en vue d’arriver à un accord global, qui permettra à toutes les couches de la population d’obtenir satisfaction à leurs revendications.

Lutter contre la vie chèreLuttes pour l’emploi19 marsCOSPAR

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