Manifestations entre deux journées de négociations

La Réunion déterminée pour la suite des discussions

10 mars 2009

De nombreux Réunionnais dans la rue hier pour accélérer les négociations : bilan positif pour le COSPAR. Les débordements d’après les manifestations traduisent une détresse sociale sans équivalent dans la République. Le COSPAR lance un appel au calme et « invite l’État, le patronat, et la grande distribution à répondre enfin aux revendications » : 200 euros pour les bas revenus, -20% sur les produits de première nécessité, -5 euros pour la bouteille de gaz, gel des loyers sont des préalables.

« Les incidents qui ont émaillé cette journée sont le signe d’une profonde exaspération de la population qui a des attentes très fortes en matière de justice sociale ». Dans un communiqué diffusé hier à 17 heures locales, le Collectif d’organisations syndicales politiques et associatives de La Réunion a lancé un appel au calme. La tension est en effet montée à la fin des manifestations de Saint-Denis et de Saint-Pierre.

Dans la capitale, des jets de galets sur les grilles de la préfecture venant de personnes étrangères au COSPAR ont amené une riposte des gardes mobiles à coups de grenades lacrymogènes. Mais les gaz ont aussi visé les manifestants pacifiques qui venaient de défiler par milliers dans les rues de Saint-Denis.

La tension s’est déplacée des jardins de la préfecture au quartier populaire du Chaudron où des jeunes extérieurs au quartier ont tenté d’entrer dans le Jumbo Score, un hypermarché appartenant au groupe Casino.

À Saint-Pierre, la manifestation du matin s’est prolongée par une opération "coup de poing" devant une grande surface Hyper U, où la direction avait menacé de sanction des travailleurs qui avaient participé à la mobilisation du 5 mars. Après avoir obtenu la garantie qu’aucune sanction pour faits de grève ne sera prise, les manifestants se sont rendus dans deux autres grandes surfaces. À Saint-Pierre, la mobilisation se poursuit ce matin à 10 heures. C’est l’heure à laquelle les négociations doivent reprendre à la préfecture.

50% des jeunes au chômage

Avant ces incidents, deux grandes manifestations se sont déroulées dans le calme à Saint-Denis et à Saint-Pierre. Au lendemain d’un premier recul des compagnies pétrolières annoncé par le préfet, beaucoup reste à faire pour que les 62 revendications urgentes du COSPAR trouvent une réponse.
Malgré la brièveté du temps de préparation, ils étaient encore nombreux à participer à cette action qui s’inscrivait dans la deuxième journée de grève générale.

Les débordements survenus hier traduisent en tout cas une urgence sociale sans comparaison dans la République : 52% des Réunionnais sous le seuil de pauvreté, 25% de taux de chômage "officiel", 50% des jeunes privés de travail, 200.000 emplois pour 300.000 travailleurs, plus de 12.000 jeunes titulaires d’un diplôme de niveau au moins bac+3 au chômage ou au RMI.
La mobilisation se poursuivra jusqu’à ce que des réponses à l’urgence sociale soient obtenues, avec comme perspective d’aller vers des réformes structurelles qui placeront enfin La Réunion sur le chemin du développement, 63 ans après l’abolition du statut colonial.

Lutter contre la vie chèreLes atouts de La RéunionLuttes pour l’emploiCOSPAR

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus