Point de vue

Des femmes en particulier

9 mars 2011

Les hommes sont des créatures parfaites des femmes, nul ne peut nier cette évidence qui fait du mâle le complément indispensable de celles qui les font et défont, et pourtant tant admirées, aimées et parfois haïes. Faire place aujourd’hui aux femmes dans l’arène politique n’est qu’un retour logique et indiscutable aux valeurs méconnues.

La femme et la vie publique

Écarter la femme des affaires publiques comme ce fut souvent le cas, et réserver uniquement celles-ci qu’aux hommes, revient à faire du sexe féminin un genre à la fois faible, inférieur et protégé, comme si, dépourvue d’énergie et d’intelligence, elle ne pouvait « voler de ses propres ailes », comme si le mot incapable leur était destiné et attribué. Cette vision est caricaturale et misogyne.

Le genre masculin connaît souvent mal son homologue féminin, il n’a pas su se donner le temps et l’espace de comprendre son fonctionnement, et pourtant, l’être féminin est présent au quotidien dans sa vie. Il suffit de parcourir les grands évènements humains pour s’apercevoir que la femme a toujours compté dans la vie socio-culturelle, politique et économique. Reconnaissons qu’en politique, les grands hommes n’ont été que des créatures de leurs femmes respectives. Celles-là, grâce auxquelles ils réussissent dans la vie, par leur clairvoyance et leur don de les extirper de leurs soucis, pour les aguerrir aux futurs jougs, pour les consoler afin de vite oublier des cuisantes défaites en politique. Enfin, elles propulsent leur mâle vers des victoires certaines. Ces futurologues et visionnaires exceptionnelles devront (re)prendre la place qui est la leur, qu’elles délaissent ou qu’on leur usurpe dans la cité.

Aujourd’hui, les hommes ont fait leurs preuves, et toutes leurs preuves. On aura surtout besoin de voir revenir aux affaires les femmes, pour sortir des chaos économique et politique dans lesquels se plonge le monde, avec ses révoltes massives de populations insatisfaites et assoiffées. Certes, elles ne l’ont jamais quittées, elles hibernent. Le moment est venu, avec une urgence sonnante, pour que dans les États où tout va à vau-l’eau, on fasse appel aux femmes de la trempe des Margaret Thatcher, Golda Meir, Benazir Bhutto ou autres amazones qui, en leur temps, se sont montrées plus viriles que les hommes, et très rompues aux affaires familiales et politiques. Qu’elles viennent, par leur sagesse et leur clairvoyance, délivrer de l’abîme dans lequel est logée cette cité humaine. Nous avons besoin de leur humanité naturelle pour que le mâle recouvre sa part de féminité égarée.

Longtemps, la femme a su régler, protéger et libérer la vie du citoyen, parfois elle souhaite rester dans l’ombre du mari, mais elle a conscience de ce que dans le foyer ou en dehors, elle reste la détentrice du pouvoir de décision. Ne pas vouloir le reconnaître, c’est simplement se leurrer. Dame Clinton, dame Mitterrand, dame Chirac, dame Giscard d’Estaing, dame Kennedy ou autres premières dames au monde ne nous démentiront pas, nous en sommes sûrs, car leurs conseils très avisés ont fait le succès de leur mari. Pourquoi le mâle, en cette journée de commémoration des femmes, ne sortirait-il pas de sa méfiance pour leur faire confiance pour conduire à nouveau les affaires de la cité ? Certes, on nous objectera qu’elles n’ont pas toujours été des modèles de guides, qu’on se souvienne de la nature androgyne du pouvoir des reines, de Catherine II de Russie, qui réussit à faire égorger son mari (Paul III) avant d’entreprendre une vaste politique de réforme avec la plus mauvaise des manières. Il est vrai qu’à certains moments de l’Histoire, la vie politique a été secouée par de graves évènements, mais hormis ces faits déplorables, les femmes ont toujours pacifié le peuple.

Notre île, La Réunion, ne doit pas rester en marge de la promotion du genre féminin, Huguette Bello, Nassimah Dindar, Gélita Hoarau, Anne-Marie Payet, Isnelle Amelin, Marie-Thèrèse de Châteauvieux, Marie-Thérèse Baillif, Maggie Sudre ou Aude Palant-Vergoz, et autres ; certaines dans le passé, des précurseurs, d’autres, aujourd’hui encore, méritent que leurs œuvres soient prises en compte et que leur voix soit entendue…, elles ont fait leurs preuves, elles continuent humainement de nous tracer les voies de l’avenir, soutenons-les et faisons-leur confiance, un jour, avec elles, notre avenir sera radieux.

Elles ont su planifier leur vie privée, elles sont capables de gérer la vie publique. Combien de femmes du Tiers-monde n’ont pas permis à des milliers de populations, grâce à leur savoir-faire dans la gestion de l’économie et du commerce, de sortir de la souffrance de la misère, juste parce qu’elles sont gérantes d’entreprises ?

Admettre les femmes dans la sphère publique aujourd’hui ne doit pas être une concession de faveur, ce ne doit plus être considéré comme un fait inimaginable, mais une victoire dans le partage des responsabilités locales ou nationales.

Bienvenu H. Diogo


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