Ensemble repensons sans la langue de bois notre école

31 août 2011

Des fermetures de classe partout à la Réunion, des classes surchargées, des mensonges en permanence à la jeunesse, des absences répétées d’enseignants, le désespoir ou le mal-être des professeurs qui poussent des cris d’alarme, et l’administration qui fait la sourde oreille. Tout va bien dans le meilleur des mondes de l’Éducation nationale. Circulez, il n’y a rien à dire !
Nos enfants ne savent plus lire, ni compter, ni penser. Plutôt, ils sont gagnés par le découragement et la paresse, ou encore ils sont encouragés par le discours flatteur et trompeur de l’adulte, qui fuit ses responsabilités. Notre école va mal et l’urgence d’un consensus général se fait sentir. Le constat est terrible, à force de tout négliger et de tout politiser notre jeunesse devient inculte et illettrée. Aucune arme ne lui est laissée sous la main pour qu’elle fasse ses classes. L’école pour l’enfant n’est plus une obligation mais un choix. La notion d’effort lui est complètement étrangère, depuis qu’on lui inculque que l’école ne sert à rien, qu’il peut s’en sortir dans la vie sans l’école. Il peut jouer au loto et gagner d’énormes sommes, il peut participer aux jeux de hasard à la télévision et gagner des millions d’euros, le jeu en bourse pourrait beaucoup lui rapporter. Une vie facile lui est présentée, surtout que par des statistiques effrayantes, on lui présente des milliers de diplômés de l’Éducation nationale qui restent sans emploi sur le marché du travail.
Nous devons arrêter d’effrayer nos jeunes, de faire d’eux des enfants-rois prêts à être assistés ou vénérés comme des puissants détenteurs de tous les droits. Le chaos, nous le préparons tous et nous serons tous comptables, tant que nous ne chercherons pas à aller de l’avant et à avoir le courage de tout mettre à plat, loin de toute politique politicienne. Le constat est alarmant, notre école ne fournit plus de têtes pleines capables de penser, de proposer et d’entreprendre sans avoir recours à la providence. Un enchaînement de bonnes intentions mal maîtrisées et de calculs intéressés, entretenu depuis des décennies, met à terre aujourd’hui notre système scolaire tant convoité dans le monde. L’école a cessé d’être le moteur d’un ascenseur social. Des programmes inadaptés, l’imposition aux enseignants de matières superflues ou accessoires, l’obligation faite aux professeurs d’assurer des missions jadis exercées par d’autres professions au nom de réductions budgétaires, le sous- emploi des personnels et cadres de l’enseignement, des humiliations du personnel enseignant et des ouvriers spécialisés des écoles par la hiérarchie toute puissante, concourent à fragiliser l’équilibre déjà décadent de l’École. À cela, on peut ajouter le dévoiement de la mission de l’école, où certains opportunistes de tous bords politiques, associatifs ou syndicaux, viennent défendre leurs propres "causes". Nous dirons leur bifteck.
C’est pour, que ceux qui ne sont pas nés avec la fortune des CAC 40, puissent un jour trouver leur place au sein de la société, que nous exigeons, sans paraître nostalgiques, que ceux qui se chargent de la chose scolaire, que ce soit au niveau de l’éducation nationale, des syndicats, des professeurs, des politiques et des parents comprennent, que nous irons à la dérive s’ils ne reconsidèrent pas ce qui a fait de notre école sa réputation mondiale. Nous ferons, sans nous tromper, un clin d’œil aux Jules Ferry, Victor Schœlcher, qui n’ont pas hésité à mettre de côté tous ceux qui s’immiscent directement dans les affaires de l’école, et de traiter de l’école au sein de l’école avec ses acteurs directs que sont le maître, l’élève et les pédagogues. Tout ce qui se greffe à l’école nuit durablement à son évolution et à sa réussite. Lorsque l’illettrisme et l’acculturation gagnent un peuple, l’ignorance et le non-savoir engendrent des maux d’une ampleur que la bêtise humaine et la barbarie ne peuvent expliquer voire même justifier. Aujourd’hui plus que jamais, tous ceux qui ont à cœur l’avenir de la Nation se doivent d’exiger que l’on bannisse les petits calculs de profit, de réductions budgétaires, afin que l’on utilise à bon escient le potentiel d’enseignants de qualité dont regorge la France, en leur donnant les moyens nécessaires pour fonctionner et en leur accordant la considération qu’ils méritent. C’est leur métier, ils l’ont choisi, faisons-leur confiance et seuls dans leur enceinte ils remettront l’école en panne sur les rails.

Bienvenu H. Diogo


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