
Turbulence à la Mairie de Saint-André
5 juillet, parAprès les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
6 avril 2011
Depuis quelques semaines, le débat sur le principe de laïcité résonne au plus profond de nos consciences. Il suscite beaucoup de polémiques et porte entorse à notre cohésion nationale, à notre aptitude à vivre ensemble. De l’Édit de Nantes, qui reconnaît aux protestants la liberté de pratiquer leur religion, aux lois de séparation des Églises et de l’État, la liberté religieuse et la tolérance se sont frayé un chemin au travers des guerres de religion et des persécutions. Dans la République, chacun est respecté dans ses différences parce que chacun respecte la loi commune.
Le débat sur la laïcité se transforme en débat sur l’islam à demi avoué, et les participants à cette vision se refusent à le reconnaître. Claude Guéant, notre ministre de l’Intérieur, justifiait par ces propos tonitruants la tenue de ce débat sur la laïcité en déclarant : « L’accroissement du nombre de musulmans en France et un certain nombre de leurs comportements posent problème ». C’est vrai, Monsieur le Ministre, qu’en 1905, il y avait très peu de musulmans en France, 5 ou 6 millions, c’est vrai aussi que le monde change, que les frontières s’abaissent. Il est donc juste de garantir la primauté de la loi sur les intérêts particuliers. Et surtout sur les intérêts de l’UMP. Ce n’est pas en procédant de la sorte qu’on pourra continuer à vivre en paix ensemble. Ce n’est pas en montant les communautés les unes contre les autres qu’on fera respecter l’égalité en droit des options spirituelles et religieuses. C’est plutôt en « faisant le choix de la sagesse et du rassemblement des Français de toutes origines et de toutes convictions que nous y parviendrons comme aux moments importants de notre histoire », pour citer les propos du Président Chirac, qui est l’un de votre camp. Nous pensons plutôt que c’est en puisant dans la fidélité à nos valeurs et à nos principes que nous ferons vivre l’égalité des chances, des droits, des devoirs et la fraternité entre tous les Français, quelle que soit leur condition ou leur origine.
Rappelons-nous la grande loi du 9 décembre 1905 qui stipule, je cite : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. La République ne connaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte »*. C’est justement grâce à cette loi que l’on retrouve aujourd’hui les bases de notre “vivre ensemble” très cher à nos compatriotes en France. C’est par elle que la laïcité s’enracine autour de ces trois grandes valeurs qui constituent notre pacte républicain, que nous devons préserver. Ce sont : la liberté de conscience, l’égalité en droit des options spirituelles et religieuses, et enfin la neutralité du pouvoir politique.
La liberté de conscience
Depuis 1905, le contexte a évolué, surtout sous l’effet de l’immigration. La France est devenue une société plurielle sur le plan spirituel et religieux. On nous objecte que certains sont exigeants, qu’ils brisent notre bon “vivre ensemble”, qu’ils sont contre « la mixité dans les piscines », qu’ils veulent « des carrés musulmans dans les cimetières », qu’ils veulent « des repas confessionnels à la cantine », qu’ils veulent faire « des prières musulmanes dans les rues », au nom de la religion. Notre société, la société française, doit apprendre à répondre pacifiquement à ces évolutions et à ces revendications d’une partie des communautés. Ce n’est pas là la manière à adopter pour répondre aux revendications identitaires ou communautaires qui s’affichent et s’afficheront davantage. Nous devons plutôt désamorcer les tensions qui traversent notre société. La laïcité est au cœur de notre identité nationale. C’est notre aptitude à vivre ensemble, que nous soyons homme ou femme, religieux ou athée ; noir, blanc ou autres de l’espèce humaine, homo ou hétérosexuel, etc. La laïcité inscrit dans nos traditions la liberté du culte. Elle induit la liberté avec primauté de la loi sur les différences. Elle fait vivre aux côtés des lois. La diversité des croyances, dans cette terre de catholicisme, qui a su dépasser les déchirements des guerres de religion, est aussi ouverte pour les Français de tradition musulmane, qui sont une partie intégrante de la nation. Ces diversités qui contribuent à rendre le pays plus libre, plus fort et prospère ne doivent pas être égratignées comme on peut l’observer aujourd’hui. La religion est une question de foi intérieure que tout pouvoir se doit d’observer avec discernement et égards. L’essentiel est d’œuvrer dans l’unité, pour le respect de la diversité au sein de notre société. La France doit accepter d’accueillir les nouvelles religions, et celles-ci, en retour, doivent observer scrupuleusement les règles et principes qui garantissent les valeurs républicaines. C’est à cette condition seulement que leur intégration sera réussie.
L’égalité en droit des options spirituelles ou religieuses
C’est une grande erreur de créer le soi-disant Islam de France. Il ne peut y avoir un Islam de France, c’est une religion universelle. C’est à l’État que revient la mission de veiller, dans les relations avec les cultes et avec l’ensemble des familles spirituelles, à ce que toutes les diversités puissent s’exprimer. Il doit être à l’avant-garde du combat contre les discriminations.
Depuis peu, cette égalité en droit des options spirituelles ou religieuses est mise à mal par ceux qui se destinent à vouloir régler la vie des citoyens. Certes, ils oublient que c’est grâce au respect du principe de la laïcité dans la République que nous vivons dans la concorde, car chacun sait respecter l’équilibre fondé sur l’égalité des droits humains, et fondamentalement de l’homme et du citoyen.
La France doit rester elle-même, elle doit répondre aux interrogations des sceptiques et désamorcer les tensions qui traversent notre société par un sursaut de conscience, par un sursaut d’actions pour inscrire l’égalité de traitement des citoyens, par l’égalité des chances et des droits pour l’intégration de tous les respects des différences.
La neutralité du pouvoir politique
Quand l’État, à travers les politiques ou à travers l’UMP, cherche à contrôler les religions ou à s’ingérer dans la vie des cultes, on peut comprendre la colère du peuple qui réclame la stricte neutralité et l’observance du principe de la laïcité tant défendue dans notre pays.
La loi de 1905 oblige l’État à reconnaître et respecter les différences culturelles, spirituelles, religieuses. L’État a aussi pour mission de créer les conditions permettant à tous de vivre ensemble, dans le respect réciproque et dans l’attachement commun à un certain nombre de valeurs.
Nous devons faire vivre le principe de laïcité qui est le pilier de notre Constitution. C’est par ce principe de laïcité que nous exprimons notre volonté de vivre ensemble dans le dialogue et la tolérance. Nous devons taire cette polémique inutile qui divise la Nation et sa citoyenneté, nous n’avons plus à revenir sur un acquis qui nous permet de vivre en harmonie. Cette neutralité de l’espace public permet la coexistence harmonieuse des différentes religions. Nous devons travailler à la consolider. Nous ne pouvons la laisser s’affaiblir. Au contraire, il est de notre devoir d’assurer la même considération à toutes les grandes familles spirituelles, qui ont toutes leur place parmi les grandes religions présentes et connues sur notre sol. La création du Conseil français du culte musulman permet désormais d’organiser les relations entre l’État et l’Islam de France. Aujourd’hui, les musulmans doivent avoir en France la possibilité de disposer de lieux de culte leur permettant de pratiquer leur religion dans la dignité et dans la tranquillité.
Prôner la fraternité
Délibérément, dans le discours politique, à chaque fois que le mot Islam est prononcé, il est assimilé à « manque d’intégration », à « terrorisme », comme si la religion universelle pouvait se définir au travers de ses deux termes. Ce qui est grave, car elle ne se définit pas par ces termes dévalorisants. Nous devons rejeter avec force ces insinuations tendancieuses pour préserver la cohésion nationale. L’école, par ces valeurs, sauve de cet abrutissement de l’esprit. Elle est l’espace spécifique qui accueille des enfants et des adolescents auxquels elle donne les outils intellectuels leur permettant, quelles que soient leurs origines, leurs convictions, ou celles de leurs parents, de devenir des citoyens éclairés apprenant à partager ensemble les mêmes valeurs de la République.
L’école est à cet égard notre dernier rempart pour garantir la laïcité. C’est pourquoi elle doit être préservée de tout ce remue-ménage, afin d’assurer l’égalité des chances, l’égalité devant les acquisitions des valeurs et des savoirs, la mixité de tous les enseignants, de tous les élèves, et notamment de l’éducation physique et sportive. C’est bien la neutralité de l’école qui assure le respect de la liberté de conscience des élèves, le respect égal de toutes les convictions. C’est cette laïcité apaisée qui a permis de rassembler les Français. Avec l’évolution des mœurs et la mondialisation, nous devons consolider l’unité nationale dans la fraternité. Il ne serait pas question de la refonder, mais de la faire vivre en restant fidèle aux équilibres que nous avons su inventer et aux valeurs républicaines.
Renforçons la laïcité dans la diversité
Au moment où, par la mondialisation, on affaisse les frontières et les grandes idéologies, l’obscurantisme et le fanatisme gagnent du terrain dans le monde. Nous devons rester vigilants et ne pas prêter flanc aux provocateurs de tous bords qui cherchent à mettre à mal notre principe de laïcité très convoité par le monde entier. Principe qui a été acquis à la suite de hautes luttes.
Empreinte de liberté, d’égalité et de fraternité, la laïcité cimente l’unité des différences et des diversités qui fondent notre Nation. Comme aux moments importants de notre histoire, nous devons faire front aux agitateurs sociaux, dans la sagesse et le rassemblement, en restant fidèles aux valeurs qui fondent la République. La laïcité inscrit dans nos traditions la liberté du culte. Elle fait vivre aux côtés des lois. Notre drapeau, notre langue, notre histoire, tout nous parle de ces valeurs de tolérance et de respect de l’autre, de cette diversité qui se bat pour la paix, pour la justice, pour les droits de l’Homme. Nous devons plutôt en être fiers et la défendre. Plutôt que de la remettre en cause, chacun doit prendre la mesure de ce qu’elle lui apporte et se demander ce qu’il peut faire pour elle. Il n’y a pas de débat à avoir. Il n’y a aucun problème majeur de “vivre ensemble” avec l’Islam en France, il faut plutôt une bonne et juste application de la laïcité. Une laïcité qui protège toutes les religions. Plus on cherchera à stigmatiser la religion musulmane, plus les Français auront l’impression qu’elle pose problème et qu’elle est source de problème. C’est un débat pour rien si ce n’est pour certains de faire diversion. Nos populations ont des habitudes religieuses. Le jour où l’on touchera à ces habitudes, où l’on s’emparera des édifices du culte par exemple, ce sera un jour de révolte et d’émeute. Beaucoup attendent, et préparent de leur mieux cette insurrection générale. Le gouvernement de la République favorisera-t-il ces projets ténébreux ? Il n’y a de salut pour la République que dans la liberté. L’observance du principe de la séparation des Églises et de l’État est une réforme juste à poursuivre. Chacun sera respecté dans ses différences parce que chacun respectera la loi commune.
Bienvenu H. Diogo
Après les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
Le CIOM « national » aura bien lieu le 10 juillet au Ministère des Outre-mer, en présence du Premier ministre, François Bayrou et du ministre de (…)
Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)
En avril 2025, la ministre malgache des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika a déclaré que "la position de Madagascar concernant la (…)
L’ancien chef de la diplomatie européenne a déclara qu’« en un mois, 550 Palestiniens affamés ont été tués par des mercenaires américains ». Une (…)
Après l’opération militaire d’Israël « Rising Lion » (« Lion dressé ») contre l’Iran dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin 2025, et celle (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
Les technologies de Google Cloud renforceront la plateforme d’Ecobank pour améliorer la banque digitale, le soutien aux petites et moyennes (…)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
Le patron des communistes, Fabien Roussel, ne se rendra pas à une réunion de la Gauche sur l’hypothèse d’une candidature commune de gauche en (…)
Messages
6 avril 2011, 13:42, par Amarile
Mr Diogo, vous avez raison de conclure qu’il faut rechercher la concorde et le respect entre l’Etat et les religions. C’est par la laîcité qu’on peut vivre en symbiole dans notre pays , ce n’est pas en divisant. La société évolue, nous sommes depuis passé du 20ème siècle au 21èmme. toutes les religions doivent trouver aujourd’hui le place dans la cité. A nous d’accueillir tout le monde et de respecter la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Certes , les commautés spirituelles ou religieuses doivent à leur tour observer scrupuleusement les règles et les principes de la laïcité. Arrêtons donc de stigmatiser une partie de notre population , parce qu’elle n’est pas de la même confession religieuse que nous. Vive la diversité.