L’art pour l’art, disait Hugo en 1864, peut être beau, mais l’art pour le progrès est plus beau encore.
Encore plus d’art pour s’émanciper socialement et politiquement est sans doute ce qu’attend le public amoureux des arts, et même les artistes. Il serait inapproprié de vouloir scinder en deux catégories les arts, entre le beau et l’utile, entre les arts majeurs et les arts mineurs. Ici, nous voulons nous interroger avec les artistes sur les finalités de leur art. Certains artistes ne souhaitent pas qu’on détourne l’art de sa mission d’ordre esthétique, car l’art utile procure du plaisir qui se situe hors du temps, d’autres considèrent, en revanche, que l’art en lui-même défend une cause et leur confère un rôle social, voire politique. Cependant, tous s’accordent à reconnaître que l’expression de leurs luttes comme leur révolte passe autant par la “forme” que par le “fond”. Les arts font appel à la sensibilité, à l’émotion, ils s’adressent à l’intelligence, détiennent un contenu intelligible. La danse est l’un de ces arts par excellence qui expriment l’amour, la colère, et tout comme le théâtre ou la poésie, elle se sert du langage pour agir en unissant corps, texte, intrigue dramatique. Toutes ces productions visent la beauté et l’utile. Leur art provoque comme l’architecture l’admiration de tous les hommes. A côté de ces arts qui touchent le goût ou l’odorat, on reste encore plus sensible à ceux communément appelés « Arts majeurs ». Loin de considérer la terminologie un peu ronflante, il importe cependant que les caractères propres à ces œuvres auxquels on donne cette appellation ne laissent personne indifférent. La peinture, la musique, les sculptures, par exemple, sont en rapport à des sens propres, ils touchent plus par les couleurs, les sons, la taille. Ils impliquent la présence majeure des acteurs ou artistes. Mais en même temps, ces œuvres produites se dépossèdent de leur auteur en rentrant dans le domaine public. Chaque visiteur ou chaque communauté met l’œuvre d’art en rapport avec son histoire ou sa culture, et lui attribue ses propres valeurs. Parce que l’art conserve ses parts d’ombre, il peut aussi être détourné de son but premier voulu par son auteur, il devient à la fois propriété de tout le monde et de personne. Mais l’artiste lui-même apprécie et savoure un malin plaisir de savoir que son œuvre devient un objet d’interprétations multiples et de polémique.
Les œuvres sont en phase avec leur époque et peuvent exprimer parfois des valeurs idéologiques
L’art est un témoignage de son époque. Histoire et mémoire sont contenues dans l’art. C’est le miroir par excellence d’une société. Il tient ses racines de la terre. L’artiste ne peut plus se penser dans un monde qui serait uniquement clos sur lui-même, son œuvre doit ouvrir un passage entre un proche et un lointain, entre celui qui la regarde et l’idée qu’elle porte.
En matière de création artistique, il importe essentiellement que l’imagination échappe à toute contrainte, ne se laisse sous aucun prétexte imposer de filière. André Breton et Léon Trotsky.
L’artiste ne peut ignorer les autres pensées, les autres ailleurs. La figure de l’artiste en tant qu’individu s’effacera pour que le visiteur saisisse son œuvre. Sensible au climat social de son milieu et d’ailleurs, il engage dans son travail, à travers son œuvre, sa sensibilité, son idéologie et sa responsabilité vis-à-vis de ce qu’il donne à voir. Sa production artistique, parfois gênante, instruit une relation de proximité avec le réel qui l’entoure. Et le public ou la communauté qui y est en contact détermine la forme et le contenu de son art. La société se juge ainsi à travers son art. Le rôle de l’artiste est prépondérant, son art ne doit pas être médiocre, il est, en tant que témoin de son époque, celui qui crée de l’espoir, en s’interrogeant sur l’altérité, en favorisant le face à face entre un “je” qui propose et un “nous” qui accueille.
Art et engagement
La force de l’art est sans conteste la force de l’œuvre qui favorise une réelle rencontre entre des œuvres et des visiteurs. L’artiste offre aux visiteurs de son œuvre l’occasion de visualiser toute la comédie humaine. Il lui faut une communication compréhensible qui soit liée aux questions sociales. Lorsque les regardeurs sont absents, on peut s’inquiéter de la décadence de l’art, qui serait signe du degré de souffrance culturelle de notre société. L’absence de cette nourriture spirituelle tant souhaitée par les politiques explique le rôle social non négligeable de l’art auprès de milliers de jeunes qui, privés de rêve et d’espoir procurés par la culture de l’art, tombent dans le désespoir et se suicident parfois. Or, la culture semble être la colonne vertébrale d’une société. Par la force de l’art, l’individu social est alimenté en émotions positives, en rire, en larmes, en colère, et tout y passe. S’il est de l’avantage de certains que l’art soit détourné de sa finalité et dévolu à l’objet du tourisme marchand, c’est la faute de l’artiste qui met de côté ce à quoi sert sa création. Les œuvres doivent rester des projections et des supports d’un mode de vie et d’une culture. En même temps qu’elles renseignent, elles doivent captiver, pour informer, éduquer et suggérer. C’est parce qu’elles laissent à voir qu’elles déclenchent la réflexion. L’exposition de l’art au public fait de l’ombre à ceux qui redoutent sa capacité à mettre en lumière les vices humains. On craint l’objet pédagogique qu’il véhicule. L’artiste donne à son œuvre à la fois des qualités esthétiques et politiques. C’est en lui reconnaissant un contenu politique que l’œuvre regardée par le public influe réellement sur les réalités sociopolitiques de ce monde. L’artiste soucieux de la finalité de son œuvre refuse de faire l’amalgame entre son travail et une période plus ou moins favorable à l’Histoire pour se faire des sous, ou pour entrer dans une polémique politique stérile ou autre. Il choisit de défendre l’art contemporain avec une perspective, soit historique, soit par rapport à la réalité. Parce qu’il est un être pluriel, il s’oppose à toutes les combines pour ne pas être dans la convocation.
L’art, cette sorte de réaction constante à la réalité que l’on vit, doit “peser” sur le monde réel et inciter le public à agir. C’est par l’invention de nouvelles formes d’expression artistique, par l’exploration de l’inconscient, qu’il offrira aux yeux et aux cœurs du plaisir du rêve et de l’espoir. La société doit laisser vivre et s’exprimer l’artiste qui se donne pour mission son changement. Il se bat à travers ses œuvres contre les politiques qui ont perdu le sens du monde, de la dignité et empêchent que l’art se réalise dans sa fonction de quêteur de sens.
Bienvenu H. Diogo
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